vendredi, mars 31, 2006

Extrait de la biographie du Maire

Nom de la ville : Lokossa
Echelon administratif : Circonscription urbaine
Pays : Bénin
Maire : HOUESSOU Raoul Akodjigbé
Titre : Maire
Coordonnées postales : Circonscription urbaineBP 138 - Département du Mono LOKOSSA (Bénin) Lokossa
Téléphone : 229.22 41.12.73
Télécopie : 229.41.19.73
Courriel : CirLok@intnet.bj
Nombre d’habitants :64 000
Date des prochaines élections municipales : 2008
Préoccupation essentielle du Maire: "Notre école est malade et qu’on ne peut bâtir une société digne de nom sans une éducation correcte"

Le Bénin profond se dévoile


La Commune de Lokossa à portée de tous

En compagnie de Monsieur Raoul Houéssou, Médécin en chef de l'hôpital de Lokossa et Maire de la commune, le lecteur découvrira le Bénin profond dans sa plénitude. En fonction des réalités locales de gouvernance, la commune de Lokossa assure à la réforme de la décentralisation en cours au Bénin, une expertise favorable à l'avancée à la démocratie.
Sur plusieurs points ci-après, Monsieur le Maire a exprimé sans inquiétude ses préoccupations, sa vision et ses espérances en partageant humblement ses expériences politiques. Cette démarche est une prémice qui se reproduira suivant l'appréciation du lecteur

I – Regard sur la commune et ses arrondissements
M. le Maire : La Commune de Lokossa, limitée au nord par la Commune de Dogbo, au Sud par les Communes d’Athiémé et de Houéyogbé, à l’Est par celle de Bopa et à l’Ouest par le Togo, est le Chef lieu des départements du Mono et du Couffo. Elle couvre une superficie de 26O km2 pour une population de 77.O65 habitants dont 38.124 hommes et 38.941 femmes (RGPH 2002 : Recensement Général de la population et de l’Habitat).

De part sa situation géographique, la Commune de Lokossa est constituée d’un brassage de populations venues de plusieurs régions. Ce qui justifie la diversité de sa population. Elle a aussi le privilège d’abriter tous les services départementaux et régionaux du Mono et du Couffo.
En effet, sur le plan territorial, elle compte cinq arrondissements à savoir Agamè, Houin, Koudo, Lokossa et Ouèdèmè avec un total de quarante trois villages et quartiers de villes (7 quartiers de villes et 36 villages). La répartition de cette population par arrondissement donne le résultat suivant :
v Agamè : 11.465 habitants
v Houin : 6.362 habitants
v Koudo : 12.427 habitants
v Ouèdèmè-Adja : 9.857 habitants
v Lokossa : 36.954 habitants
La commune de Lokossa est à 106 kilomètre de Cotonou, capitale économique du Bénin. C’est une population dans laquelle les jeunes de moins de 15 ans constituent les 52,1% de l’effectif global.

II - Présentation des collectivités locales
M. le Maire : Autrefois circonscription urbaine, Lokossa est devenu commune, comme toutes les localité du Bénin, depuis l’avènement de la décentralisation. Elle est dotée d’un conseil communal. Ce conseil a été installé le 19 février 2003. Il constitue l’organe délibérant des décisions issues des sessions. A sa tête se trouve M. Raoul Houessou, élu Maire . Il est responsable de l’organe exécutif.

Depuis la mise en œuvre de la décentralisation au Bénin, le conseil communal de Lokossa, surtout son organe exécutif qu’est la Mairie, a la lourde mission de conduire à bien les affaires de la commune, afin de l’inscrire sur la voie du développement durable. Il s’agit là d’un défi majeur qui requiert la mobilisation et la participation de toutes les forces vives de la commune aux tâches de construction. Or, les populations ne maîtrisent pas forcément les enjeux de cette nouvelle forme de gestion de la chose publique. Ainsi, conformément à la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin en son article 2 : « la commune constitue le cadre institutionnel pour l’exercice de la démocratie à la base. Elle est l’expression de la décentralisation et le lieu privilégié de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques locales». A ce titre, le Maire a l’obligation de rendre compte périodiquement à la population afin de susciter son adhésion permanente aux actions de développement local.
C’est pourquoi, nous avons instauré au niveau de la commune un dialogue permanent avec les populations. Dans ce sens, la communication interne et externe à l’administration font l’objet d’une attention très soutenue.

Nous avons dès notre arrivée commencé par l’organisation de l’administration communale après la mise en œuvre de l’élaboration du plan de développement communal. Pour faciliter le processus communicationnel, il a été créé un service de la communication. Ce service a élaboré un plan de communication local annuel et assure son suivi régulier. C’est ce qui nous a permis de créer au niveau de la mairie, une revue trimestrielle d’information dénommée « Lokossa-xo » qui est distribuée à titre gratuit aux populations et partenaires au développement. Il y a eu la signature de contrat de prestation de service avec la Radio Mono, la Voix de Lokossa pour faire passer non seulement les communiqués radio diffusés de la mairie mais aussi des émissions interactives dénommées « Allo la Mairie » pour les actions telles que : le compte rendu des actions du conseil communal, la sensibilisation et autres.

Une brochure de présentation de la Commune est éditée avec une autre brochure que nous appelons le PDC en bref (Plan de Développement communal). Dans le souci de faciliter aux populations l’accès aux NTIC, nous avons essayé de créer un centre multimédia qui fonctionne à merveille. Ce centre permet à nos populations de faire des recherches dans divers domaines d’activités. Aussi, s’agit-il de la création d’un espace d’épanouissement et de divertissement des populations. Nous envisageons faire la connexion à haut débit à Internet par satellite pour améliorer la communication à moindre coût. Les citoyens pourront facilement être connecté dans leurs travaux de recherche. C’est un projet dont le financement est bouclé. Il ne reste que le démarrage des travaux d’installation.
Une réorganisation de notre centre de documentation est en cours de réalisation. Il faut signaler que toujours dans le cadre des NTIC, la mairie a bénéficié depuis l’année dernière du Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles, d'une Unité d’Information Publique (UIP). C’est le lieu d’exprimer notre gratitude pour ce lot de deux micro-ordinateurs, une imprimante, un onduleur et autres accessoires dont la mairie a été gratifiée afin de permettre à la radio locale de relayer les informations du gouvernement.

En ce qui concerne les contacts avec les populations, des réunions s’organisent périodiquement pour échanger avec elles sur certains problèmes de développement. Dans cette même optique, il est important de souligner qu’en septembre 2004, nous avons organisé une tournée dans les arrondissements pour vulgariser le Plan de développement communal. En 2005, une nouvelle tournée est entreprise toujours dans les arrondissements, mais cette fois-ci, nous avons choisi de parcourir tous les villages de la commune afin de recueillir les préoccupations des populations. Cette opération a connu son démarrage le 28 juin 2005 par l’arrondissement de Houin. L’objectif est de constater les réalités quotidiennes que vivent nos communautés avant de savoir les stratégies à mettre en œuvre pour répondre ces différentes préoccupations.

Actuellement, nous avons un projet important, celui de procéder à l’érection de certains hameaux en quartiers de ville et villages en tenant compte du nombre d’habitants qu’ils regorgent.

Il faut rappeler que notre site Internet est en cours de réalisation et sera fonctionnel sous peu. Ainsi, toutes les informations sur la vie communale, les loisirs, les associations, etc peuvent être consultées à tout moment sur ce site. Toujours dans l’optique du service au public, les heures d’ouvertures du centre multimédia ont été revues et relevées après sept mois de travail. Le centre est maintenant ouvert tous les jours de huit heures à 22 heures, parfois à 23 heures. Ce changement a un impact positif sur la fréquentation. L’accueil se veut donc toujours plus performant et de qualité.

Pour améliorer le dialogue avec le citoyen, nous sommes entrain de mettre en œuvre d’autres stratégies plus efficaces en matière de communication.

Enfin, nous avons planifié une série de formation en direction du personnel de l’administration communal pour améliorer la prestation de service à la mairie. L’élaboration et l’adoption du Plan de développement communal ont été possibles grâce à l’appui conseil de la Service Néerlandais de Volontaires. Nous pouvons vous affirmer à ce niveau que plusieurs actions ont été menées. La bonne gouvernance et la transparence nous obligent à partager de façon régulière l’aboutissement ou non de certaines de nos actions menées ou entreprises. C’est ce souci qui nous guide à penser, en plus de tout ce qui se fait en matière de communication, à l’organisation de journées porte ouverte sur la mairie avec une conférence de presse à l’ouverture.

Par ailleurs, nous pouvons vous dire que la Commune est composée de plusieurs groupes sociolinguistiques dont les Kotafon et les Adja constituent le grand nombre soit respectivement une proportion de 70% et 26%. La population est en majorité rurale soit 64%.

Les principales activités économiques peuvent se résumer à : agriculture, élevage pêche, exploitation de bois de chauffe, exploitation des carrières de gravier. Quant aux secteurs secondaire et tertiaire, ils restent embryonnaires (déclin de la filière palmier à huile, faute d’une politique de diversification et de substitution. Mais, nous sommes actuellement entrain de dynamiser cette filière avec une nouvelle politique, celle de développement).
Nous avons engagé une nouvelle politique dans ce secteur dans le domaine de l’environnement :
- Assainissement : C’est un volet qui préoccupe le conseil communal et son organe exécutif. Dans ce domaine, plusieurs activités ont été engagées. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du plan de zonage, de la destruction périodique des dépotoirs sauvages, de l’entretien courant des voies d’accès, pavées, de l’entretien périodique des caniveaux et de la collecte des ordures ménagères, de la lutte contre les sachets plastiques.
Toutes ces actions contribuent énormément à régler le problème de l’assainissement de la ville. Il faut signaler que dans le domaine de l’assainissement, nous bénéficions de l’appui de nos partenaires d’Evere en France, pour accomplir pleinement cette activité. C’est ce qui justifie l’achat des charrettes depuis un moment et d’un camion benne cette année.

Un point important de ce volet concerne la salubrité. Elle a lieu tous les derniers samedi du mois et est dénommée : journée mensuelle pour un environnement sain. Une mobilisation générale des populations est faite autour cette activité. Elle est élargie aux arrondissements de la Commune.

- Reboisement : À ce niveau, nous avons commencé par reboiser non seulement toutes les artères de la ville sans oublier les arrondissements mais aussi des domaines appartenant à la mairie.
- Voirie : Au cours de l’année passée, nous avons enclenché le processus d’achat d’un bulldozer pour ouvrir et réhabiliter certaines voies dans la commune. Ce processus a connu son aboutissement en 2005. Ce qui a permis à la Mairie de réaliser non seulement la réhabilitation de certaines voies mais aussi l’ouverture de plus de trois kilomètre de piste entre Agnito dans l’arrondissement de Koudo et Dessa dans l’arrondissement de Houin.
- Pollution : Des actions importantes ont été menées dans tous les secteurs à travers des réunions, des émissions radiophoniques, des communiqués radio diffusés pour amener les populations à prendre conscience des méfaits de la pollution.
- Pour aménager les bas-fonds et faciliter la promotion de certaines cultures chez nous, il a été retenu à Tinou-Hounsa la mise en valeur du forage artésien pour l’irrigation d’un domaine de deux (02) hectares pour la riziculture, le maraîchage et la culture de banane plantain et l’installation de trois bornes fontaines, une entre Dévikinto et Agonsa, une à Lohoué et une à Agnivèdji.
Pour ce qui est du cadre de vie des populations, plusieurs actions sont menées et continuent d’être menées dans le sens de leur bien être.
En matière de l’hydraulique villageoise, nous avons mené des actions pour assurer l’accès à l’eau potable aux populations. Il s’agit de : Agnito, Kplogomè I et II, Tozoumè, Atikpéta, Agnivèdji. Il existe d’autres villages qui seront prise en compte pour 2005.

Dans le secteur de l’éducation, plusieurs actions ont été entreprises et d’autre déjà réalisées. Il s’agit de :
- Construction d’un module de deux classes à l’Ecole primaire publique de Tozounmè groupe B
- Construction d’un module de trois classe à l’Ecole primaire publique d’Alligoudo.
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique d’Adrogbo groupe B dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique d’Agamè groupe B dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique de Dessa dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de deux classes au Ceg4
- Six villages ont bénéficié cette année des activités du PNDCC.
Grâce au partenariat Lokossa-Evere, nous avons organisé en août dernier un atelier d’échanges d’expériences entre enseignants d’Evere (Belgique) et enseignants de la maternelle du Mono et du Couffo.
Dans cette même optique, quatre enseignants de Lokossa se sont rendus à Evere pour le même objectif.

Dans le domaine de la culture et sport nous avons :
- Organisation de concours de musique traditionnelle (groupe de musique folklorique)
- Organisation de concours de dessin conduisant à la réalisation du logo de la Commune
- Création de l’orchestre communal (IROK) mais n'avons pas encore d’instruments de musique
- Participation à l’organisation de la fête traditionnelle « Yê »
- Participation à l’organisation du 1er anniversaire du décès de l’artiste GNONNAS Pédro
- Organisation d’un atelier de formation en direction opérateurs économiques pour la promotion de leurs activités.
- Organisation du tournoi communal doté de trophée : l’objectif est de constituer une équipe communale. Toutes nos actions en matière de sports visent à mettre en valeur les potentialités locales. Il nous reste bien sûr des objectifs à atteindre d’ici la fin de notre mandature mais la politique sportive est bien enclenchée et tournée vers l’avenir (soutenir la pratique de toutes les disciplines sportives à l’école primaire et pour les deux sexes)
- Victoire de l’équipe féminine BAOBAB de handball au cours des championnats passés junior à Poto-Novo et senior à Lokossa en 2004).

III - Lutte contre la Pauvreté
1 – Nous avons intégré la stratégie de réduction de la pauvreté dans notre programme de développement en nous inspirant du DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) et en l’adaptant aux réalités de notre localité.
2 – Les difficultés sont énormes et se trouvent sur tous les plans étant donné que nous avons des ressources très limitées et l’Etat n’arrive pas à garantir le minimum qu’il faut aux communes au moment opportun.
3 – Nous pouvons le constater dans leur vécu quotidien et à travers leur satisfaction dans la réalisation de certaines infrastructures socio-communautaires.

IV - Développement local
1 - Les acteurs du développement ne relèvent pas exclusivement du conseil communal. Il y a le gouvernement, les organisations de la société civile, les partenaires locaux, nationaux et internationaux au développement, les citoyens et autres acteurs intervenant dans le développement.
2 – La promotion du développement local est organisée en associant tous les acteurs à travers une mobilisation générale. La participation des citoyens joue un grand rôle dans la promotion du développement local. Il y a aussi le fait que le développement local préoccupe les gens. Mais très peu de gens s’y consacrent. Il faut se demander qu’est ce que j’apporte à la commune et non qu’est ce que la Commune m’apporte.
3 – Les acteurs clés du développement sont :
v Le conseil communal à travers les décisions prises en conseil et le suivi de l’exécution
v Le gouvernement qui intervient dans tous les secteurs à travers les ministères sectoriels
v Nos partenaires d’Evere en Belgique qui interviennent dans la salubrité et l’assainissement de notre cadre de vie surtout dans le ramassage des ordures ménagères.
v La SVN qui nous donne des appuis conseils
v PRODECOM intervient en appui technique
v La société civile à travers leur participation quotidienne à toutes les questions qui touchent le développement (ONG, association, groupements de femmes).
4 – Les priorités ont été fixées et ceci secteur par secteur. Nous pouvons citer :
v Le renforcement des capacités d’équipements marchands et d’aménagement (collecteurs)
v L’amélioration des capacités sanitaires (prévention des maladies infectieuses, PV/VIH, infrastructures…)
v Le renforcement du système éducatif (construction d’infrastructures, renforcement des capacités des enseignants)
v Le renforcement de capacité de gestion du développement local
v L’amélioration de l’économie locale.

V – Dynamique foncière
1 – Compte tenu des raisons sociales, actuellement, chacun cherche à être chez lui. Cette tendance amène certains à s’installer même dans les zones non loties. Face à cette situation les autorités ont pris la décision de poursuivre le processus de lotissement compte tenu de l’étendue de la ville.

Ce sont les présumés propriétaires terriens qui détiennent le titre de propriété. L’intervention de la mairie permet de suivre les normes qui régissent les procédures de lotissement pour un bon aménagement et une meilleure viabilisation.
Schéma directeur de la ville.
Cette dynamique est caractérisée par :
v L’établissement de convention de vente
v L’enregistrement au registre des présumés propriétaires (états des lieux)
2 – L’intervention de la mairie permet une maintenir une confiance entre présumés propriétaires terriens afin d’éviter d’éventuel conflit.
Mécanismes de résolution des conflits
v Résolution à l’amiable par le maire et le bureau des sages et notables (intermédiation)
v Résolution par le tribunal de conciliation en cas de non compréhension des deux parties en conflit
v La procédure du tribunal de première instance
Cette façon de régler les conflits permet de voir clair en ce qui concerne la gestion des affaires domaniales.
3 – La poussée démographique amène les populations à étendre leur lieu d’habitation. Or, il n’existe pas pour le moment une politique de mise en réserve des terres cultivables. La Mairie achète de domaines aux propriétaires pour les mettre à disposition de jeunes. Il faut un plan cadastral de la Commune De façon durable, nous ne pouvons pas affirmer qu’il existe une organisation pour garantir l’exploitation des terres cultivables. Cela permet d’assurer une bonne gestion des terres.
4 – Les tarifs de cession de domaine varient d’un individu à l’autre et d’un quartier à l’autre. Par exemple à Agnivédji première tranche, le tarif varie de 900.000 F CFA à des millions. Tout dépend de la position de la parcelle par rapport à la voie bitumée et aux voies centrales.
VI – Mobilisation des ressources financières

La mobilisation des ressources financières est caractérisée par les ressources fiscales et celles non fiscales
1. Recette fiscale
Elle est mobilisée par la recette des impôts sur la base du rôle établi la Direction Départementale des Impôts
Déroulement des activités de recouvrement
v Direction Départementale des Impôts
- Recensement de la matière imposable
- Détermination de l’assiette
- Etablissement des rôles
- Mise à disposition du Receveur des Impôts des avis d’imposition
v Recette des Impôts
- Distribution des avis d’imposition
-Recouvrement des impôts (remise d’avis, commandement, recouvrement forcé)
- Versement à la recette perception
- Le problème important ici est la non maîtrise de l’assiette. (Vous prenez ce qu’on vous amène)
v Mairie
- Mise à disposition du Receveur des impôts et de la Direction Départementale des Impôts des moyens financiers
- Mise à disposition du Receveur des impôts d’agents d’appui et d’agent distributeurs d’avis d’imposition
2- Recette non fiscale
Elle est caractérisée par les recettes propres, les subventions, les fonds de concours, les dons et legs.
v Recettes propres
Recouvrées par le service des affaires financières de la mairie à travers les valeurs inactives commandées, réceptionnées par la commission, poinçonner à la recette départementale des finances, retirées par le régisseur des recettes à l’aide de bon de retrait et placées par ce dernier, cette mobilisation intervient dans plusieurs secteurs à savoir : Carrières de gravier, marchés, occupation de domaines publics, panneaux publicitaires, location des biens meubles et immeubles de la Mairie, Centre multimédia, mariage, exploitation de latrines, taxi-motos, divagation des bêtes, etc.
Les opérations de recouvrement sont organisées périodiquement, des émissions radio pour un changement de comportement de nos populations dans le sens de la participation au développement local.
Des partenariats existent entre la Mairie et des ONG dans le cadre du financement de certains projets (Fonds de concours).
La Commune de Lokossa a fait un jumelage avec la Commune d’Evere en Belgique pour le financement des activités de salubrité et d’assainissement urbain.
L’Etat envoie de manière irrégulière des subventions salariales. Les autres subventions de l’Etat sont rares.
En matière de don et legs, la mairie de Lokossa n’a enregistré que des matériels électriques d’une valeur de près de 4.500.000 FCFA cette année.

VII – Difficultés de gestion rencontrées
- Manque de moyens pour faire face au développement réel de notre cité.
- Mobilisation sociale et la participation communautaire. C’est l’appropriation de la décentralisation par les communautés qui déterminent les moyens.

VIII – Besoins en renforcement des capacités
- Formation des élus
- Formation des agents de la Mairie pour une adaptation à la nouvelle forme de l’administration et sur le plan technique
- Appuis technique et financier

mercredi, mars 29, 2006

Ca doit changer dans la continuité


Le DSRP à brûle-pourpoint

Aussitôt installé, le gouvernement attendu du Président Thomas Yayi Boni serait confronté à des dossiers brûlants dont le document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) est assez complexe et urgent.

En effet, l’opérationnalisation du nouveau projet de Dsrp en attente de validation, requiert un effort de participation accru des communautés à la base. au regard de sa contribution à la réduction de la pauvreté, à la participation, à la responsabilisation et en vertu de son caractère d’outil global de planification. Le Dsrp est devenu un véritable projet d’organisation politique et économique. Or, si un tel projet n’est pas porté par des forces sociales importantes qui trouvent les solutions à leurs misères, il risque de demeurer une simple vision, sans portée pratique.

Brusquement, l’aigle de Tchaourou devra engager sans se préparer, la tâche d’étudier l’architecture sociale du Bénin et les conflits d’intérêts récurrents. Etant habitué à ce genre d'exercice à la Boad, ses services compétents pourraient identifier sous son éclairage, les forces sociales qui peuvent porter le projet et qui sont susceptibles de constituer la base politique nécessaire à la prise en charge de son développement. Car, le DSRP sert de référence pour l’articulation des efforts de réduction de la pauvreté. Elu au suffrage universel, le Président Thomas Yayi Boni gagnerait davantage à associer les communautés de nos villes et campagnes à l'opérationnalisation du projet
L’intérêt du DSRP tient de son innovation : le précédent système de l’aide internationale (PAS) contraignait les gouvernements en leur imposant des conditionnalités, en ne laissant que peu de latitude à la négociation. Le DSRP ouvre la voie à des initiatives politiques propres dans les pays concernés. Il s’agit de laisser au gouvernement le « siège du conducteur des politiques nationales ».

L’organisation du DSRP concernait l’administration publique et la motivation de son personnel pour son appropriation. Aujourd'hui, pas. La société civile s'est préparée à mieux jouer son rôle, à travers des regroupements généralement portés par les bailleurs de fonds. Il s'agira de disposer d'un grand nombre d'adhésion spontanée. Ce mouvement dépend du renforcement de la confiance mutuelle entre les bailleurs et le gouvernement et de sa construction entre ce dernier et les communautés.

Le DSRP est caractérisé au Bénin par une forte appropriation technocratique. Des actions en profondeur se réalisent pour une forte implication des populations, mais elles demeurent invisibles. Il a néanmoins une valeur potentielle qui n’est pas à négliger et pourrait, à moyen terme, apporter des améliorations sensibles dans la gestion de l’aide au développement et l’enracinement du processus démocratique. au cas où le personnel de l'Etat dispose des applications de gestion axée sur les résultats qu'il convient de vulgariser dans l'ensemble des structures du service public.

Le DSRP a bel et bien tous les ingrédients d’un nouveau modèle de l’aide au développement : il est basé sur les principes de l’appropriation, du partenariat, de l’orientation vers les résultats et de l’appréhension globale de la pauvreté. Il a été créé en réaction à des problèmes bien connus du système d’aide tels que la mauvaise coordination des bailleurs de fonds, l’imposition de politiques inadaptées et socialement inacceptables, la débauche de conditionnalités, etc. Il est conditionné par des améliorations, en matière de gouvernance, de participation, de gestion des finances publiques, de suivi et d’évaluation.

Le DSRP partage avec les Objectifs de développement du millénaire et le Millenium challenge account, le même idéal. Les objectifs de ces instruments étant convergents, il est évident que les efforts de leur mise en œuvre soient rationalisés et intégrés dans une démarche de planification nationale, susceptible d’être financé par les ressources tant intérieures qu’extérieures.

La Banque Mondiale, a méthodiquement assemblé des mesures pertinentes pour construire avec les pays en développement dont le Bénin, un idéal cohérent d’aide et de coopération multilatérale.

Faire avancer les instrument de coordination de l’aide
Les procédures budgétaires du Programme d’ajustement structurel et les difficultés de prise de décision des structures gouvernementales ont donné lieu à la mauvaise coordination de l’aide internationale et sa faible intégration aux politiques nationales. L’efficacité de l’aide est réduite, les coûts de transaction liés aux nombreuses négociations des gouvernements avec leurs organismes financiers sont excessifs. Ces mesures prennent du temps aux fonctionnaires qui sont détournés des tâches plus constructives relatives à l’analyse, la conception et la mise en œuvre de politiques nationales de développement. En outre, la prolifération de projets et des bailleurs de fonds augmente le risque de duplication et de conflit d’intérêt. Le besoin de coordonner les efforts des différents partenaires au développement est pertinent. « L’efficacité de l’aide passe par une meilleure coordination, grâce à la collaboration, à la réalisation d’activités conjointes et à la mise en commun des compétences et des ressources »
Le Système des Nations Unies (SNU) essaie de renforcer la cohérence des actions de ses agences au Bénin, en harmonisant les cycles d’intervention et en rationalisant ses procédures opérationnelles, à travers le Plan-Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF).

L’approche du DSRP est de nature à faire avancer les instruments de coordination de l’aide. Le DSRP et les priorités qu’il met en avant sont censés devenir la référence principale sur laquelle baser la conception des programmes d’assistance des Institutions de Bretton Woods mais aussi des autres bailleurs de fonds.
Le FMI et la Banque Mondiale ont une responsabilité particulière pour démontrer leur volonté d’améliorer leur coordination en rapport avec le DSRP, notamment à travers l’harmonisation des stratégies d’aide pays avec les DSRP, l’alignement des conditionnalités et des politiques soutenues par les différents instruments de prêts concessionnels (CSRP et FRPC) et par une meilleure coopération entre les deux agences au niveau des évaluations du DSRP. Ce qui se fait dans le cadre de l’appui budgétaire.
Les agences de coopération danoise et néerlandaise ont appuyé le regroupement de la société civile dans le processus, au niveau national, à travers une série d’ateliers préparatoires avec les associations professionnelles.
La coopération allemande a fourni des efforts de différentes façons : les regroupements départementaux impliquant la société civile locale, le renforcement de l’appareil statistique national, le développement d’indicateurs de suivi de la pauvreté, l’évaluation des capacités institutionnelles, le financement de missions d’assistance technique.
Le PNUD a fourni les données sur la pauvreté depuis 1990.
L'UE eest chef de file des investissements dans le secteur de la santé
Originalité du DSRP
Divers mécanismes de coordination des bailleurs de fonds et d’intégration avec les programmes gouvernementaux ont existé au Bénin avant le DSRP. Depuis 1992, des consultations sectorielles ont servi d’instruments de mobilisation des ressources extérieures. Suite à la réforme administrative intervenue en novembre 2000, le gouvernement a présenté ses orientations générales et programmes sectoriels, et appelé les différentes agences de coopération à choisir les secteurs privilégiés où elles investiraient. Mais les problèmes de coordination de l’aide restent endémiques. Ils se traduisent par le faible taux de consommation des crédits mobilisés (environ 30%), Cette tendance qui s’améliore relève de l'assouplissement des procédures complexes et spécifique par chaque bailleur.
Pour essayer d’y remédier, un projet tripartite entre le PNUD, la BOAD et le gouvernement, démarré en 2002, vise à augmenter les taux de consommation des crédits par le biais de l’amélioration des procédures d’attribution des marchés et d’acquisition des biens et services. .
Dans ce domaine, le Président Thomas Yayi Boni privilégiera la maîtrise des procédures à toutes autres activités d'initiation et de gestion de projet de développement.
On peut voir des efforts visant à promouvoir la coordination des bailleurs de fonds sur le terrain. Par exemple, le DP/GB (Développement participatif et bonne gouvernance) est un groupe de concertation initié par l’OCDE. Il est d’abord coordonné par la Coopération suisse, qui sert de forum informel de rencontre entre les principales agences de coopération basées à Cotonou. Ces décideurs économiques et financiers se réunissent une fois par mois et aborde une série de thèmes tels que la corruption, la réforme administrative, la décentralisation, le Dsrp et autres.

La coordination des agences des Nations Unies est assurée sur place par une équipe spéciale du PNUD et par un système de chefs de file dans différents secteurs. Le SNU est d’ailleurs en train d’harmoniser ses cycles de programmation et ses procédures, notamment à travers l’UNDAF.
Les Institutions de Bretton Woods maintiennent leur programmation glissante sur trois ans. Certaines agences mettent en œuvre des programmes communs ; on peut citer par exemple un programme d’aide à la décentralisation co-promu par les coopérations française et allemande, ou des collaborations entre assistants techniques issus de diverses agences au sein d’un même ministère.
Des mesures concrètes telles que des programmes, des évaluations et des missions conjoints, sont organisées entre bailleurs.

mardi, mars 28, 2006

Les défis du prochain quinquenat


Passerelle entre les secteurs public et privé

Pour éclairer le prochain gouvernement sur les difficultés conjoncturelles aggravant la misère des communautés béninoises, nous aborderons différents thèmes de la vie économique et sociale.
En compagnie de M. Jean Baptiste Satchivi notre entretien porte sur la promotion du secteur privé.
Son parcours professionnel est fait de travail accru. Dès son retour à Cotonou en 1988, il s’orienta dans la création d’une petite entreprise de commercialisation de produits congelés : Comptoir de Distribution des Produits Alimentaires (CDPA) qui évolua progressivement en une société d’importation. A titre d’illustration, la capacité de stockage de CDPA est passée de 3 à près de 3000 tonnes et son personnel s’est accru de 2 à 150 salariés en 18 années d’expériences.

Producteur de volailles congelées au Bénin, M Satchivi réalise inexorablement sa vision ‘’être un grand groupe de distribution agro-alimentaire en Afrique de l’Ouest ’’. Il maîtrise les arcanes de sa profession et se plait à répéter constamment ‘’aller vers l’industrie en maîtrisant la distribution de la volaille et du bétail sortis des élevages CDPA au Bénin’’

Le CDPA est une entreprise entièrement informatisée et mis en réseau Internet, en liaison permanente avec ses partenaires techniques et financiers dans le monde. Aujourd’hui au faîte de la distribution des produits congelés au Bénin.

M. Satchivi est un entrepreneur de référence et un contribuable avisé. Acteur de l’élection du Docteur Thomas Yayi Boni à la magistrature suprême, il nous confie sa vision du « militant économique »

A Gilberta, il ne manque pas d’éloges et de reconnaissances pour son rôle de partenaire de sa réussite et d’épouse

Pourquoi soutenez vous la nécessité de disposer d’une passerelle entre le secteur public et le secteur privé ?

Le moment est arrivé d’explorer les passerelles de communication entre le secteur public et le secteur privé et de mettre en œuvre les mécanismes de concertation favorables au développement de l’entreprise. Le Bénin est assez riche en ressources humaines, en ressources naturelles en opportunités d’affaires pour son décollage économique. Il suffirait que nous nous prenions au sérieux pour ouvrir ce chantier en tenant compte des exigences de chaque partie
Au titre des critiques, j’ajouterais que les difficultés à travailler avec l’administration publique et plus précisément celle des finances sont réelles.

Si vous prenez le cas des acomptes forfaitaires, leur versement est aisé mais leur retrait impossible. Pouvez vous imaginer une banque qui perçoit au profit de son client un versement et qui fait opposition à son retrait, sans raison ? C’est bien ce qui arrive aux importateurs. Cette confiscation de leurs avoirs pèse sur la trésorerie de l’entreprise et compromet le respect des engagements financiers.

Une entreprise est un corps vivant qui se revitalise de ressources humaines et financières pour créer les emplois, constituer un fonds de roulement et procéder à des investissements. Il s’agira d’amener nos partenaires de l’administration publique à comprendre tout cela pour accompagner l’émergence des entreprises compétitives au Bénin. J’avais déclaré à Dakar, que l’environnement africain n’accompagne pas le développement de l’entreprise. Tout en rayonnant sur son environnement géographique, l’entreprise intervient au profit des communautés riveraines, en aménageant les voies qui l’entourent, en utilisant la main d’œuvre locale, en facilitant l’ouverture du quartier sur les populations des localités lointaines et avoisinantes. C’est bien là une publicité gratuite qui procède des services offerts par l’entreprise dans sa zone d’implantation. Elle œuvre pour le développement local. Par conséquent l’administration publique doit se moderniser pour être à son service.

Depuis trois ans, le patronat du Bénin s’active pour l’étude et l’adoption par le Parlement d’une loi visant à l’instauration de passerelles de communication entre les deux secteurs. De même, l’Etat reconnaît officiellement l’existence de notre regroupement socioprofessionnel qu’est le patronat. Le chantier est vaste pour très peu d’ouvriers qui se passionnent tout de même à porter méthodiquement le fardeau des difficultés que nous vivons. A cet effet, je me constitue ‘’militant économique’’. Les Béninois sont prêts à œuvrer pour améliorer la croissance économique à condition d’être fortement associés à l’élaboration et la mise en œuvre des projets correspondants, à l’instar de ce que fait l’Etat sénégalais, avec ses opérateurs économiques.

Cependant, notre contribution dans le renouvellement des activités bancaires après la crise de la fin des années 80 est révélateur.

lundi, mars 27, 2006

Course contre la pauvreté

Opérations macro-économiques et stratégie de réduction de la pauvreté s’allient

Les différents crédits de réduction de la pauvreté accordés au Bénin constituent un parapluie de liquidités pour l’action du gouvernement en fin de mandat. Qu’en serait-il de celui de l'aigle de Tchaourou, attendu prochainement?

En regroupant les bailleurs de fonds autour du concept de Document de stratégie de réduction de la pauvreté, l’Etat a bien su mobiliser au nom des communautés nationales, les rentes à la démocratie. Il faut noter que, cette activité s’opére par les élites à leur profit ou celui de leurs proches. Elle demeure une source d'accumulation illicite de richesse, considérée à raison comme un délit d'initié. Cette erreur stratégique de la classe politique béninoise fut combattue par les citoyens dans leur majorité, dans le silence des urnes. La pratique maintient les communautés à la base dans leur misère.
Les populations ont alors subi les effets perturbateurs des réformes sur les circuits de distribution et de production, sans bénéficier des fruits de la croissance économique telle que la création d’emplois attendues. Le nombre de chômeurs s’accroît régulièrement. Les miettes de la rente sont restées insuffisantes ?

Le Bénin s’efforce tout de même à maintenir sa solvabilité et son image de pays démocratique apaisé sur les marchés financiers internationaux, au prix de sacrifices importants pour capturer aux plans national et local, sa part du gisement financier réservée au pays pauvres.
Pour faire face aux risques d’aggravation des problèmes sociaux, le prochain gouvernement poursuivra le programme d’approfondissement des réformes économiques. A ce titre, la réforme budgétaire contribuant à la bonne tenue du cadre macro-économique, assure une croissance moyenne annuelle de 3% depuis 2004. Les efforts de réduction de la pauvreté ne se font guère ressentis. Le Président Thomas Yayi Boni est attendu pour une performance accrue des programmes correspondants.

A travers cet article de presse, nous essayerons de reproduire les différentes approches liant les opérations macroéconomiques à la stratégie de réduction de la pauvreté, dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet-type.

Le PNDCC en question
L’Association internationale de développement (IDA) a octroyé au Bénin, un crédit d’un montant de 37,7 millions de dollars au profit des communes et des communautés, auquel s’ajoute un don de 12,3 millions de dollars. Le Projet National d’appui au Développement Conduit par les Communautés met en oeuvre l’utilisation de l’approche communautaire par les ministères concernés, les autorités locales décentralisées et les communautés locales, afin d’améliorer l’accès des plus pauvres aux services sociaux et financiers de base.

Il renforce de cette manière les récents progrès réalisés en matière de décentralisation au Bénin. Le crédit permet aussi aux ministères et aux autorités locales décentralisées d’appliquer l’approche communautaire aux programmes bénéficiant de l’appui budgétaire. Les activités ainsi appuyées contribueront au développement des secteurs de l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, ainsi que l’équité dans le genre.

Le PNDCC permet de renforcer les capacités des autorités locales à travailler en partenariat avec les communautés à la base pour planifier et mettre en œuvre leur plan de développement local au bénéfice de la commune toute entière. Les communautés à la base auront l’opportunité d’utiliser les ressources mises à leur disposition pour améliorer leurs conditions de vie et renforcer leurs capacités avec le soutien des conseillers locaux et des ministères concernés.

«En oeuvrant pour la promotion de l’approche communautaire, le projet aide les ministères clés à déléguer des responsabilités aux autorités locales, qui, a leur tour, délégueront une partie de ces responsabilités aux communautés », a déclaré Serge Theunynck, le Chargé de programme pour le projet à la Banque mondiale. « De cette façon, seront réalisés les progrès vers la mise en œuvre de la décentralisation et la promotion d’une plus grande participation au niveau local ».

Le document de stratégie de réduction de la pauvreté du Bénin reconnaît qu’une réduction durable de la pauvreté exige la croissance économique et plaide pour un accès accru aux services de base, et la création d’opportunités économiques en faveur des pauvres, dans un environnement empreint de bonne gouvernance et de transparence.

Le projet est mis en œuvre par le ministère chargé du Plan et du développement pour appuyer la décentralisation en développant les partenariats entre les ministères concernés, les autorités locales et les communautés. Ceci permettra aux autorités locales et aux communautés de prendre en charge directement leur avenir en recevant les ressources qui serviront à améliorer le niveau de vie des citoyens les plus pauvres.

Le besoin de changement social au Bénin exprimé par les citoyens dans les urnes avait été partiellement défini par les objectifs du projet. Une description des ménages dans leur communauté à la base servirait d'éclairci pour comprendre l’utilité du PNDCC pour ses bénéficiaires.

Suivant l’analyse de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE), cinq classes de bien être définissent la société béninoise dont les caractéristiques sont les suivantes.
Le profil des ménages au Bénin
Profil des ménages
Les caractéristiques d’habitation et les conditions de vie des populations mettent en évidence comme il suit le profil des ménages.
Les ménages plus pauvres
Les ménages plus pauvres habitent des maisons ou cases isolées, propriétés familiales dont le sol et le mur sont en terre et le toit en paille ; ils s’approvisionnent en eau de boisson principalement à la rivière ou par des pompes de villages ou des fontaines ; en terme de confort du logement, les maisons de ces ménages n’ont pas de toilette ; le pétrole est le principal mode d’éclairage et le bois, le moyen énergétique de cuisson. Les eaux usées et les ordures ménagères sont jetées dans la nature et dans la cour. Le chef de ménage n’a aucun niveau d’instruction.

Les ménages pauvres
Comme les ménages plus pauvres, les ménages pauvres habitent des maisons ou cases isolées, mais aussi des maisons en bande, propriétés familiales dont le mur est en terre, le sol en terre ou en ciment et le toit en tôle. Les puits non protégés et les pompes villageoises sont les principales sources d’approvisionnement en eau de boisson. Le bois est le moyen énergétique de cuisson le plus fréquent et le pétrole, le mode d’éclairage. En général, les ménages pauvres n’ont pas de toilette ; ils défèquent dans la nature et y jettent aussi les eaux usées et les ordures ménagères. Le chef de ménage a au plus le niveau du primaire.
Les ménages moyens

Les ménages moyens habitent des logements dont le mur est le plus souvent en terre. Le sol est en ciment et le toit en tôle. Ils vivent dans des maisons en bande ou dans des cases isolées qui sont des propriétés familiales. La source d’approvisionnement en eau de boisson est diversifiée : puits non protégés (32,9%), puits protégés (11,7%), pompe villageoise (20,1%), eau courante (14,7%).

Par rapport au mode d’éclairage, on note l’utilisation quasi-exclusive du pétrole comme chez les pauvres. S’agissant du mode énergétique de cuisson, c’est le bois qui est le plus utilisé. En matière d’assainissement, les logements des ménages moyens sont équipés de latrine à fosse non ventilée. Les ménages moyens ont un comportement identique à celui des ménages pauvres du point de vue de l’évacuation des ordures ménagères et des eaux usées. Dans ces ménages, les eaux usées sont jetées dans la cour ou dans la nature et les ordures dans la nature ou brûlées.

Les ménages riches
Les ménages riches logent dans des maisons en bandes ou des villas; ils sont logés sur des propriétés familiales ou sont propriétaires ou locataires. Le toit des habitations est en tôle ou en dalle, le mur en brique et le sol en ciment et quelque fois en carreau. Du point de vue du confort du logement, ils sont à l’aise : ils ont une latrine ou une toilette à chasse. L’électricité est le mode d’éclairage des plus riches et le pétrole celui des riches. Le principal moyen énergétique de cuisson est le charbon de bois et le bois. En ce qui concerne le niveau d’instruction, près d’un chef de ménage riche sur 4 a au moins le niveau du secondaire.

Les ménages plus riches
Comme les ménages riches, les ménages plus riches logent dans des maisons en bandes ou des villas ; mais ils sont en forte proportion des locataires. Le toit des habitations est en tôle ou en dalle, le mur en brique et le sol en ciment et quelque fois en carreau. Du point de vue du confort du logement, ils ont une latrine ou une toilette à chasse. L’électricité est le mode d’éclairage ; le moyen énergétique de cuisson est le charbon de bois. Les ménages plus riches utilisent essentiellement l’eau courante comme eau de boisson. En ce qui concerne le niveau d’instruction, près de 6 chefs de ménages plus riches sur 10 ont au moins le niveau du secondaire.

Pauvreté et zones géographiques
Au niveau national, on dénombre 40% de ménages pauvres. La pauvreté touche 59% de ménages en milieu rural contre 14,3% en milieu urbain. Sur le plan géographique, le classement par ordre décroissant des indices de pauvreté met en évidence ce qui suit : i) trois départements (Littoral, Ouémé, Atlantique) sont moins affectés par la pauvreté d’existence. Les proportions des ménages pauvres y sont inférieures à 35%. ii) Les départements les plus affectés par la pauvreté d’existence sont en premier lieu l’Atacora (70,3%), le Couffo (58,5%), l’Alibori (57,0%), la Donga (54,2%) et en second lieu, le Plateau (49,9%), le Zou (48,2%), le Mono (47,7%), le Borgou (45,8%) et les Collines (44,8%). Les départements les moins affectés sont l’Atlantique, l’Ouémé et le Littoral.
Pauvreté dans les trois grandes villes : Cotonou, Porto-Novo et Parakou
Les résultats ci-dessus montrent que la comparaison des conditions de vie des ménages de Cotonou à celles des autres départements conduit à la quasi-inexistence de pauvres dans cette ville. Il s’agit en réalité d’un palmarès qui occulte l’analyse de pauvreté en milieu urbain. Pour élucider celle-ci, les trois grandes villes (Cotonou, Porto-Novo, Parakou) ont fait l’objet d’une attention particulière. On y observe, contrairement aux résultats obtenus ci-dessus, que 33,8% des ménages sont pauvres à Cotonou. Ce taux est de 65,5% à Parakou et de 46,6% à Porto-Novo. On a ainsi 2 fois plus de ménages pauvres à Parakou et 1,4 fois plus à Porto- Novo qu’à Cotonou

Au niveau national, la pauvreté d’existence affecte 43,1% de la population contre 40% des ménages. Au niveau des départements, le phénomène est très inégalement réparti au sein des populations. Le département de l’Atacora compte 70,3% de pauvres. Avec un poids démographique de 8,1%, il a la plus forte contribution tant du point de vue de l’incidence (13,5%) que de la profondeur (14,7%) et de la sévérité (15,6%) de la pauvreté. Viennent ensuite par ordre décroissant des indices de pauvreté, le Borgou, l’Alibori et le Couffo qui comptent au moins 50% de pauvres avec des contributions à l’incidence nationale supérieure à 10%.
Le phénomène de pauvreté d’existence est plus intense et plus sévère dans l’Atacora et l’Alibori, la Donga et le Borgou. La profondeur est faible dans l’Atlantique, l’Ouémé et le Littoral. Ce constat met en exergue le contraste entre les départements du Nord et ceux du Sud.

Milieu de résidence : le caractère rural de la pauvreté se confirme
En milieu rural, l’incidence de pauvreté est 59,1% contre 17,7% en milieu urbain. Le phénomène touche ainsi 3,3 fois plus de personnes qu’en milieu urbain. Le milieu rural contribue pour 84,1% à l’incidence de la pauvreté nationale. Il en est de même pour la profondeur et la sévérité. La pauvreté d’existence présente ainsi un caractère rural compatible avec les résultats des études menées sur la pauvreté monétaire selon lesquels l’incidence de pauvreté est de 51,6% en milieu rural en 2000 contre 15,0% en milieu urbain.

Le point le plus intéressant dans la comparaison entre la pauvreté monétaire et la pauvreté d’existence est l’importance très marquée du phénomène en milieu rural, en particulier au Nord du Bénin où les indices de pauvreté sont plus élevés.

Les villages pauvres identifiés au Bénin
Par cette étude, le Projet national d’appui au développement conduit par les communautés a ciblé les villages pauvres du Bénin à travers une méthodologie pertinente mettant en jeu les variables actives et les variables illustratives que sont : l’approvisionnement en eau de boisson, le mode de cuisson le plus utilisé, le mode d’éclairage, l’évacuation en eaux usées , l’évacuation des ordures, le type de construction, la concession (oui ou non), le type d’usage de l’habitation, le statut d’occupation de l’habitation, le nombre de personnes par pièce, la nature du toit, la nature du sol, la nature des murs, le mode d’aisance, le niveau d’instruction du chef de ménage, sa branche d’activité son statut d’occupation dans l’emploi, son âge, le département, le milieu de résidence.

Nous rappelons que le rapport national sur le développement humain élaboré avec l’appui du PNUD, définit l’indice de pauvreté humaine. Cette mesure est liée à la durée de vie, l’instruction et les conditions de vie. Il s’agit de l’espérance de vie, le taux d’analphabétisation des adultes et le manque d’accès aux services procurés pour l’économie dans son ensemble. A ce titre 1515 villages sont ciblés sur le territoire national.
Un extrait des Indicateurs de mesure de la capacité des communes à mettre en œuvre les sous-projets du PNDCC est défini comme suit :
1. Définir le niveau des groupements ciblés ayant déjà participé à un projet développement conduit par les communautés dans le passé et qui ont une compréhension acceptable de cette méthodologie
2. Identifier les communautés ciblées dans la commune qui ont reçu la formation requise et l’assistance technique pour identifier et préparer les sous-projets
3. Evaluer les communautés ciblées dans la commune qui ont soumis un sous-projet de développement communautaire dans la période planifiée pour cette phase dans le manuel d’exécution
4. Déterminer le nombre de communautés ciblées dans la commune dont le sous-projet a été approuvé par la commune (dans une période acceptable après la formation et selon le Manuel d’exécution.
5. S’assurer que la commune a toutes les compétences nécessaires à la conduite des passations de marchés et au suivi terrain des sous-projets (personnel adéquat, formé adéquatement) ;
6. Vérifier le taux de sous-projets soumis par les communautés ciblées et rejetés par la commune (mesure de la maîtrise du processus par les communautés)
7. indiquer les sous-projets de qualité inacceptable soumis par les communautés ciblées et acceptés par les communes (mesure de la qualité du processus de sélection/évaluation par les communes).
8. Respecter la période moyenne entre (t) la date de soumission d’un sous-projet par les communautés et la date d’approbation compare à la durée planifiée (T) par le Manuel d’exécution.
9. Tenir compte du nombre de documents justificatifs transmis par les communautés aux communes ayant été rejetés par la commune à cause d’erreurs ou d’une mauvaise utilisation des fonds (mesure la qualité de la documentation fournie par les communautés et évalue la capacité de gestion financière des communautés).
10. Observer le délai moyen entre (t) la date d’acceptation des justificatifs financiers relatifs à la première tranche de versement et la disponibilité des fonds dans le compte des communautés comparé à (T) la duré planifiée dans le manuel d’exécution
En essayant de concentrer notre attention sur une caractéristique du développement communautaire, nous pourrons opposer la réalité des activités du PNDCC aux attentes des populations de la commune de Djidja dans le département du Zou, Ainsi saurions-nous déduire ensemble pertinence des projets de développement pour réduire la pauvreté des communautés.

Une interview avec le Maire, M. Léopold DJODJO traduit les attentes dont devra se saisir les nouvelles forces politiques pour donner un sens à la révolution de la prospérité.

De quels atouts dispose la Commune de Djidja pour son développement ?

La Commune de Djidja s’appelait autrefois Djidjè pour traduire la fertilité d’une terre bien favorable à l’agriculture. Cet atout naturel permet de consigner chaque année les performances en matière de production agricole. Par exemple, sur 15 000 tonnes de coton cultivées dans les départements du Zou et des Collines en 2005, la localité de Djidja a offert 10 000 tonnes soit les 2/3 de la demande.
La spécificité agricole de ma Commune est l’igname. En réalité le natif de Djidja ne mange pas la pâte de maïs (akassa). Dans l’expression populaire, «mangeur d’akassa le soir» est une offense grave. Car, c’est au paresseux qu’on s’adresse en ces termes. La variété des productions agricoles est à la mesure de la fertilité du sol. Le niébé, l’arachide, le manioc y sont produits. La végétation spontanée ou le pâturage attire les bergers qui conduisent leurs troupeaux de bovins et caprins dans l’immense commune que j’administre. L’élevage est une activité bien développée ici.
Les potentialités minières de Djidja sont innombrables. A présent, la jarre en argile produite sur place dans l’arrondissement de Canan a une référence au plan national. Le rayonnement de cette activité va au delà des frontières du Bénin. La ville d’Aden en Belgique fonde avec la Commune de Djidja, un jumelage qui valorise cette vocation artisanale. Les femmes potières de ma localité ont décoré la nouvelle gare ferroviaire d’Aden et elles ont participé à des expositions en Belgique. En retour, les belges ont installé un puissant four pour la cuisson de carreaux, de tuiles, de jarres, de gargoulettes, de pichets, de cruches, de pots. Ce matériel est abrité par une unité de production bien équipée qui améliore la performance des activités de production des femmes potières de Djidja.
Le granite de Dan sert à la construction et à la réfection des infrastructures routières.. Dans le même ordre d’idées, le troisième pont de Cotonou, les routes Inter Etats et les routes nationales sont réalisés à base de granite. Cette carrière procurent des revenus à Djidja. En 2003, la localité a bénéficié d’une compensation de 52 millions de francs CFA et en 2005 la collectivité locale attend de percevoir 17 millions

Comment la Commune de Djidja définit-elle les facteurs de pauvreté et quelle est sa contribution pour le développement socio économique des communautés à la base ?
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, Djidja est une commune enclavée ce qui participe à l’isolement des communautés sont tenus de marcher sur 15 à 20 km pour s’approvisionner en pétrole afin de s’éclairer. Les routes sont si impraticables que très peu de véhicules sillonne la commune. La route nationale RN 21 part de Dogbo, Lalô, Agbagnizou passe par Abomey, Djidja, Tchèchi et s’achève à Bantè soit près de 241 kilomètres est dans un état de dégradation avancée. Son rechargement ne relevant pas de ma compétence, je suis impuissant à agir pour la rendre praticable. Cependant, j’ai entrepris avec le financement des partenaires au développement, l’aménagement des pistes de dessertes rurales pour le désenclavement de ma commune.
Ainsi, les chantiers à haute intensité de main d’œuvre sont ouverts. Les populations ont largement participé à l’aménagement de ces pistes qui font aujourd’hui ma fierté. Je permets aux autres communes de venir à Djidja apprendre à aménager leurs pistes. A ce jour, huit pistes rurales ont été réalisées.
De nos jours, Djidja est déclaré poche de pauvreté par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le conseil communal a entrepris des activités d’adduction d’eau dans les arrondissements de Dan. L’eau puisée à Canan provient des canalisations tirées sur 6 km à partir de Djidja. Il faudra encore un effort supplémentaire pour raccorder 8 km de canalisation et pour permettre à la population d’avoir de l’eau. Dans la commune de Dan, 13 milles âmes ont difficilement accès à l’eau qui coûte très chère et dont le prix de vente est onéreux. L’accès de l’eau est donc rationalisé pour donner au plus grand nombre l’occasion de disposer d’un ration.
En ce qui concerne l’électricité, nous avons financé l’électrification de Mougnon. Djidja compte 7 collèges, 90 écoles primaires et 4 écoles maternelles.

Sur le plan de la santé, la commune de Djidja dispose sept centres de santé pour douze arrondissements. Malgré des efforts de fréquentation par les populations, beaucoup de femmes accouchent encore à la maison. A titre expérimental, je suis allé au centre de santé que l’association de développement a inauguré le mois dernier. En un mois, 348 consultations prénatales ont été enregistrées et 44 accouchements sont effectifs. Ces chiffres traduisent la prise de conscience des femmes à se rendre dans les centres de santé.

Dans le cas de l’éducation, l’accent a été mis sur la scolarité des filles qui ont accès gratuitement à l’école. La déclaration des bébés et l’élaboration de leurs actes de naissance sont importantes.

Au niveau du plan de développement communal, les différents projets identifiés nécessitent une mobilisation financière de 8 milliards de Francs Cfa sur cinq ans.
La suite de ce dossier permettra de vérifier ce qui a réellement été fait dans cette commune et comment le projet est parvenu à y réduire la pauvreté.
Sources : INSAE et www.worldbank.org

samedi, mars 25, 2006

La révolution de la prospérité est arrivée au Bénin


Discernement, habileté et courage sont ici recherchés

A l’issue des échéances électorales au Bénin, le contexte politique est caractérisé par l’aspiration du peuple au changement et à la prospérité. La rupture des alliances entre les citoyens et la classe politique est établie au regard du score obtenu par chaque candidat. Les leaders historiques animant la vie politique sont sanctionnés en faveur du Docteur Thomas Yayi Boni, élu Président de la République. Déjà, il est désigné dans l’arène politique par le pseudonyme «Aigle de Tchaourou».

Cette tendance contraste avec la virginité politique du premier magistrat du Bénin. Elle bouleverse les mentalités et s’accompagne de l’illusion de voir Amoussou Bruno alias «Renard de Djakotomé», Soglo Nicéphore «Hercule de Houawé», Tévoèdjrè Albert «Renard de Djrègbé» et les autres leaders, admis à une retraite méritée, les excluant de la gestion du pouvoir d’Etat et de l’animation de la vie politique.

C’est à croire que le charisme de l’aigle de Tchaourou se suffirait à lui seul pour susciter l'adhésion du plus grand nombre de Béninois à sa vision, en vue de disposer rapidement d’une majorité confortable à légiférer. Est-ce pertinent de soutenir que ses ailes portent en elles, l’élan nécessaire à inciter un décollage économique du Bénin, sans recourir à l’expérience de ses prédécesseurs. Faut-il déduire que la carrière politique de l’Aigle de Tchaourou se démarque de la vocation de notre démocratie qui autorise les alliances au gré des intérêts des chefs de parti.

Il est intéressant de méditer sur le risque que prend le Président Thomas Yayi Boni, de satisfaire les attentes du peuple sans devoir les réconcilier avec sa classe politique

Le peuple bien qu'ayant un instinct viscéral du vrai, a sanctionné sa classe politique non pas au gré du détournement de sa conscience et encore moins, en se conformant aux intérêts de ses leaders politiques.
En plébiscitant le Docteur Thomas Yayi Boni pour accomplir le changement attendu, il le hisse au de premier citoyen de la nation pour cinq années d'abord, avec les attributs correspondants.
L’équation stratégique à laquelle l’Aigle de Tchourou devra apporter une résolution durable recèle de multiples ajustements qui s'opposent l'un à l'autre. Peut-on par exemple envisager d’accomplir la volonté de changement exprimée dans les urnes, en réconciliant le peuple avec sa classe politique ?

.Les citoyens ont blâmé les expériences politiques de ses prédécesseurs et provoqué dans le silence des urnes la « révolution de la prospérité au Bénin ». Le discernement, l’habileté et le courage de l’aigle à s’approprier sa proie sont ici recherchés. Le Président Thomas Yayi Boni, saurait-il disposer du Bénin comme une proie, et sans la dévorer, ranime ainsi ses tissus économique et social. Pour l’orienter vers la prospérité, suivant il devra recourir aux es directives classiques telles que : la stratégie de la réduction de la pauvreté, la croissance économique et l’ascension à la démocratie?

L’expertise requise pour exécuter cette mission ne lui fait pas défaut, eu égard à son parcours professionnel auquel serait complété la capacité à susciter et à entretenir une conviction populaire de la prospérité. Il s’agira d’un exercice quinquennal favorable à l’émancipation des Béninois qui attendent de découvrir la bonne gouvernance et l’intégration économique dans la gestion des affaires publiques.

Dans ce processus de dynamique sociale, plusieurs acteurs sont en jeu. En premier lieu, le peuple en proie à la pauvreté, a provoqué la révolution de la prospérité et saura œuvrer pour son accomplissement. Ensuite, le prochain gouvernement du Président Yayi Boni, attendu pour creuser les sillons du changement et de la croissance. Enfin, la classe politique est interpellée à mieux s’organiser pour accompagner la volonté des citoyens et du gouvernement, sans perturber à dessein la stratégie radicale retenue. L’opposition deviendra alors une force de proposition et d’ajustement politique visant à soutenir la restauration de la confiance.

A suivre

Réforme budgétaire au Bénin


Mme Diariétou Gaye, Représentant résident de la Banque Mondiale, définit les caractéristiques de l’appui budgétaire
Consciente du fait que le développement et la réduction de la pauvreté requièrent une vision de long terme mais également que l’approche « projets » a eu des limites, la plupart des partenaires au développement ont opéré, depuis quelques années, de profonds changements dans la nature, le contenu et le type d’instrument de leurs interventions au Bénin. Ceux-ci privilégient de plus en plus l’appui budgétaire par rapport aux projets d’investissement classiques.
L’appui budgétaire est un mécanisme de financement de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) qui utilise les procédures budgétaires nationales. Les principaux partenaires au développement engagés actuellement dans l’appui budgétaire au Bénin sont : l’Union Européenne, le Danemark, la Coopération Suisse, les Pays-Bas, la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque mondiale.
Dans le cadre de son appui à la mise en œuvre de la SRP du Bénin, la Banque mondiale intervient à travers des Crédits d´Appui à la Réduction de la Pauvreté (PRSC). Le PRSC est un instrument de financement de la stratégie de réduction de la pauvreté dont les caractéristiques essentielles sont: (i) la définition d´une vision stratégique à moyen terme et à long terme intégrant le caractère multidimensionnel des questions de développement ; (ii) l´effectivité de la fongibilité des ressources ; (iii) la qualité et la performance du système de gestion des dépenses publiques ; et (iv) l´atteinte des résultats à travers la mesure des indicateurs de performance des différents programmes mis en œuvre. Il est également caractérisé par un cycle annuel glissant avec un horizon triennal cohérent avec celui du DSRP. C´est un appui budgétaire dont les décaissements sont opérés sur la base d´une matrice de politiques, d´un programme de dépenses et d´un système de mesure des résultats.
Avantages de l’appui budgétaire

L’appui budgétaire est conçu autour du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté qui constitue désormais le cadre de référence pour toutes les politiques nationales et l’ensemble des interventions de tous les partenaires au développement du Bénin visant à réduire la pauvreté. De ce fait, l’appui budgétaire permet de renforcer le leadership et la capacité du Bénin à définir et mettre en œuvre ses politiques de développement mais également de favoriser l’appropriation nationale. Il contribue ainsi au renforcement des institutions et des administrations nationales. Enfin, la mise en place de l’appui budgétaire a déjà permis d’améliorer la coordination des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et ce processus devrait se renforcer très fortement dans le futur, permettant ainsi de réduire les coûts de transaction aussi bien pour le Gouvernement que les bailleurs de fonds.

L’appui budgétaire s’articule donc autour d’une logique de partenariat qui rétrocède au Gouvernement la responsabilité de l’élaboration et de la mise en œuvre de sa politique de développement et de réduction de la pauvreté avec l’appui des partenaires au développement qui gardent leur rôle traditionnel de financement de l’économie et d’appui à l’exécution des stratégies arrêtées.

Supports et mécanismes de l’appui budgétaire
Le Bénin dispose de trois études prospectives pour organiser et mettre en œuvre la réforme budgétaire : une étude de perspective à long terme Bénin 2025 Alafia, le Programme d’Action du Gouvernement, et le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté qui est le bras opérationnel des deux documents précédents.

L’intervention de la Banque peut se définir comme suit :
Acte 1
: Le gouvernement prépare son DSRP selon un processus participatif incluant tous les acteurs du développement et le transmet de manière officielle aux services de la Banque et du FMI.
Acte 2 : Les services de la Banque et du Fonds monétaire international préparent une évaluation conjointe des forces et faiblesses du DSRP qu’ils transmettent au Conseil d’administration des deux institutions
Acte 3 : Le Conseil d’administration adopte le DSRP avec d’éventuelles recommandations.
Acte 4 : La Banque apporte son appui technique et financier à la mise en œuvre de la SRP.

Appui budgétaire et loi de finances
Lors de la préparation de la loi de finances, le Gouvernement et l’ensemble des partenaires au développement engagés dans l’appui budgétaire engagent des discussions, généralement au mois de septembre, sur le Cadre des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) afin de s’assurer que le prochain Budget Général de l’Etat est élaboré en conformité avec les priorités définies par la stratégie de réduction de la pauvreté et s’entendent sur les programmes de dépenses des ministères sectoriels, en particulier les ministères sociaux. Ces discussions portent également sur les mesures préalables et les cibles des indicateurs de résultats qui détermineront le décaissement des tranches annuelles selon un calendrier conforme au cycle budgétaire national et les procédures budgétaires internes.

L’appui budgétaire assure donc la prévisibilité et la disponibilité des ressources financières et permet ainsi d’améliorer la préparation et la programmation budgétaire du Gouvernement mais également de rationaliser l’affectation des ressources.

Enfin, des revues annuelles du DSRP et des appuis budgétaires sont organisées afin d’évaluer les progrès accomplis dans le cadre de la mise en oeuvre de la SRP. Cette évaluation est effectuée sur la base de la matrice d’indicateurs retenus pour le suivi de la SRP. D’où la nécessité d’avoir un dispositif de suivi-évaluation efficace qui permet de collecter et d’analyser les informations statistiques pour les indicateurs et faciliter ainsi les travaux d’appréciation annuelle des progrès en matière de lutte contre la pauvreté.