mardi, mars 28, 2006

Les défis du prochain quinquenat


Passerelle entre les secteurs public et privé

Pour éclairer le prochain gouvernement sur les difficultés conjoncturelles aggravant la misère des communautés béninoises, nous aborderons différents thèmes de la vie économique et sociale.
En compagnie de M. Jean Baptiste Satchivi notre entretien porte sur la promotion du secteur privé.
Son parcours professionnel est fait de travail accru. Dès son retour à Cotonou en 1988, il s’orienta dans la création d’une petite entreprise de commercialisation de produits congelés : Comptoir de Distribution des Produits Alimentaires (CDPA) qui évolua progressivement en une société d’importation. A titre d’illustration, la capacité de stockage de CDPA est passée de 3 à près de 3000 tonnes et son personnel s’est accru de 2 à 150 salariés en 18 années d’expériences.

Producteur de volailles congelées au Bénin, M Satchivi réalise inexorablement sa vision ‘’être un grand groupe de distribution agro-alimentaire en Afrique de l’Ouest ’’. Il maîtrise les arcanes de sa profession et se plait à répéter constamment ‘’aller vers l’industrie en maîtrisant la distribution de la volaille et du bétail sortis des élevages CDPA au Bénin’’

Le CDPA est une entreprise entièrement informatisée et mis en réseau Internet, en liaison permanente avec ses partenaires techniques et financiers dans le monde. Aujourd’hui au faîte de la distribution des produits congelés au Bénin.

M. Satchivi est un entrepreneur de référence et un contribuable avisé. Acteur de l’élection du Docteur Thomas Yayi Boni à la magistrature suprême, il nous confie sa vision du « militant économique »

A Gilberta, il ne manque pas d’éloges et de reconnaissances pour son rôle de partenaire de sa réussite et d’épouse

Pourquoi soutenez vous la nécessité de disposer d’une passerelle entre le secteur public et le secteur privé ?

Le moment est arrivé d’explorer les passerelles de communication entre le secteur public et le secteur privé et de mettre en œuvre les mécanismes de concertation favorables au développement de l’entreprise. Le Bénin est assez riche en ressources humaines, en ressources naturelles en opportunités d’affaires pour son décollage économique. Il suffirait que nous nous prenions au sérieux pour ouvrir ce chantier en tenant compte des exigences de chaque partie
Au titre des critiques, j’ajouterais que les difficultés à travailler avec l’administration publique et plus précisément celle des finances sont réelles.

Si vous prenez le cas des acomptes forfaitaires, leur versement est aisé mais leur retrait impossible. Pouvez vous imaginer une banque qui perçoit au profit de son client un versement et qui fait opposition à son retrait, sans raison ? C’est bien ce qui arrive aux importateurs. Cette confiscation de leurs avoirs pèse sur la trésorerie de l’entreprise et compromet le respect des engagements financiers.

Une entreprise est un corps vivant qui se revitalise de ressources humaines et financières pour créer les emplois, constituer un fonds de roulement et procéder à des investissements. Il s’agira d’amener nos partenaires de l’administration publique à comprendre tout cela pour accompagner l’émergence des entreprises compétitives au Bénin. J’avais déclaré à Dakar, que l’environnement africain n’accompagne pas le développement de l’entreprise. Tout en rayonnant sur son environnement géographique, l’entreprise intervient au profit des communautés riveraines, en aménageant les voies qui l’entourent, en utilisant la main d’œuvre locale, en facilitant l’ouverture du quartier sur les populations des localités lointaines et avoisinantes. C’est bien là une publicité gratuite qui procède des services offerts par l’entreprise dans sa zone d’implantation. Elle œuvre pour le développement local. Par conséquent l’administration publique doit se moderniser pour être à son service.

Depuis trois ans, le patronat du Bénin s’active pour l’étude et l’adoption par le Parlement d’une loi visant à l’instauration de passerelles de communication entre les deux secteurs. De même, l’Etat reconnaît officiellement l’existence de notre regroupement socioprofessionnel qu’est le patronat. Le chantier est vaste pour très peu d’ouvriers qui se passionnent tout de même à porter méthodiquement le fardeau des difficultés que nous vivons. A cet effet, je me constitue ‘’militant économique’’. Les Béninois sont prêts à œuvrer pour améliorer la croissance économique à condition d’être fortement associés à l’élaboration et la mise en œuvre des projets correspondants, à l’instar de ce que fait l’Etat sénégalais, avec ses opérateurs économiques.

Cependant, notre contribution dans le renouvellement des activités bancaires après la crise de la fin des années 80 est révélateur.