vendredi, juin 02, 2006

Mariage-1 Epoux


Mariage-1 Epoux
Vidéo envoyée par valoafric
Jeanne et Simplice se sont mariés devant Dieu et devant les hommes dans le bonheur et la simplicité de l'Amour qui se donne.

Syndome de la première épouse

Des milliers de femmes se sont retrouvées dans les best-seller de Françoise Chandernagor, « La Première Epouse »*. Comme l’auteur, au nom de l’amour, des enfants, de la famille, elles ont tout accepté : les sacrifices, les mensonges, les infidélités. Et leur mari est parti. Pour elles, tout s’est écroulé. Enquête sur un phénomène d’identification.

Par Patricia Gandin tiré du journal Elle

Elles ont 35, 40, 50 ans. Elles aimaient. Elles croyaient avoir construit une famille solide, sacrifiant parfois un métier pour élever les enfants, mieux soutenir la carrière de leur mari. Ou donnant sur tous les fronts. Avec bonheur, le contrat d’amour ne leur pesait pas. L’engagement était joyeux. Même si elles devaient pardonner beaucoup à celui qui ne le respectait pas avec la même constance. Et qui les laisse pourtant, aujourd’hui, au bord du chemin.
Plus de couple, plus de maison dépositaire de souvenirs mêlés, d’émois d’enfants à partager, de projets communs, de futurs rêves. Banal le divorce pour ces femmes ? Il s’agit plutôt d’une tragédie, larmes de sang, humiliations, renoncements, arrachements… Toutes le disent : l’abandon est une mort. Comment passe-t-on plus ou moins brutalement du statut de reine de cœur à celui d’indésirable ? Quelles batailles livre-t-on, encaissant les coups et les rendant, trébuchant sur maintes chausse-trappes, avant de s’accepter vaincue ?
Tout commence par « le syndrome de la première épouse. » Bien qu’avertie des infidélités de son mari, on reste permissive, persuadée d’être la préférée. « Des aventures, il en avait beaucoup ». Je remarquais des voix différentes dans les appels téléphoniques qu’elles passaient à la maison, se souvient Béatrice, 42 ans, responsable de la communication. D’ailleurs, Pierre voulait que je sois au courant, justement parce qu’il estimait que ce n’était pas important. ‘’Quand je fais l’amour avec une de mes maîtresses, je pense à toi pour être bien’’, me racontait-il. Elle avait 15 ans et lui 18 quand ils se sont rencontrés, au lycée. Tout de suite l’amour fou. Mariage cinq ans plus tard. Osmose totale : mêmes désirs, mêmes amis, mêmes lectures… Entente sexuelle parfaite, qui ne s’est jamais démentie. Béatrice n’avait pas la moindre envie d’avoir des amants. Et pas envie de reprocher à Pierre ses passades. Haut fonctionnaire, avec beaucoup de charisme, pourquoi n’aurait-il pas saisi les opportunités ? Nous en parlions. Il me rassurait. Je pensais que rien ne pouvait fondamentalement nous séparer. Quand il est parti avec l’une des baby-sitters de nos enfants, celle qui faisait le plus partie de la famille, ça a été la douche froide. Mais je n’ai demandé le divorce que deux ans plus tard, quand j’ai appris qu’elle était enceinte. Jusque-là, je croyais encore à un retour possible de Pierre. Il avait laissé des vêtements à la maison, il venait souvent ; Nous avons même continué à faire l’amour. Je me disais que j’étais encore gagnante, puisqu’il la trompait avec moi ! »

Tant d’aveuglement ! Dont on ne manque pas de célèbres exemples, de Simone de Beauvoir à Hillary Clinton. « Une attitude inscrite au fil des siècles dans l’histoire des femmes, remarque Annick Houel, professeur de psychologie sociale à l’Université de Lyon. N’oublions pas que la polygamie est encore institutionnalisée dans bien des civilisations. Chez nous, des femmes l’acceptent comme si cela donnait de la valeur à leur homme, et donc à elles. Les hommes ferment plus rarement les yeux sur l’infidélité de leur compagne. Et les jeunes générations ? « Leurs amour est plus exigeant, plus égalitaire. Elles se compromettent moins, répondant plus fréquemment à l’adultère par le divorce, admet à la psychologue. Mais, au bout d’une dizaine d’années de mariage, l’érosion des sentiments aidant, de nombreux couples fonctionnent comme ça : l’homme a des maîtresses. Il ne voit sa femme que dans un rôle de mère. Soit parce qu’il est immature et que cela le rassure. Soit parce que sa femme se cantonne à ce rôle.
La raison commanderait de plier bagages. Mais, la première épouse reste. Elle mise sur la patience, préférant tenter de sauvegarder ce qui a été construit. Un jour, le papillon se lassera et ne se consacrera plus qu’à elle, espère-t-elle. Le calcul est rarement bon. « Être trop compréhensive, c’est faire son malheur, estime Noëlla Jarousse, sexologue et conseillère conjugale. Il ne faut pas jeter le traître dehors à la première frasque, mais avertir » : ‘’Attention, je mérite mieux !’’ Surtout, ne pas rentrer dans le jeu. Il faut, au contraire, se demander : qu’est-ce que je dois changer dans mon comportement pour que ça ne se reproduise pas ? Et se remettre en cause. L’infidélité est un signal. L’ignorer évite de se donner la peine de changer.
Nelly, 45 ans, institutrice, admet qu’elle s’est contentée d’une histoire bancale. Mon mari était un pro de la drague, il essayait avec toutes les femmes. Du coup, à mes yeux, ça ne tirait pas à conséquence, J’étais au-dessus de tout ça. D’autant que les formes étaient maintenues : Jacques rentrait tous les soirs à la maison. Il était tendre. J’ai, bien sûr, fait quelques scènes. Puis je me suis calmée ; nous avons eu un enfant et je voulais le préserver. Peu à peu, il me semblait que mon amour devenait simple attachement. Je me croyais hors d’atteinte de toute douleur, mais le choc a été terrible quand Jacques est parti pour une femme tellement amoureuse de lui qu’elle a laissé ses deux gamines à la garde de son mari. J’aurais dû me battre dès le début. Je n’ai pas osé provoquer une crise.

S’interdire la jalousie : autre erreur de la première épouse, car c’est ignorer que ce sentiment fait partie intégrante de l’amour. La jalousie instaure des limites, confirme Jean Lemaire*, psychanalyste, professeur de psychologie clinique à Paris. C’est une marque de notre époque que de vouloir alléger les contraintes, rendre les cadres flous, mais on ne peut pays y échapper. Tout comme les enfants souhaitent une certaine autorité de leurs parents, dans le couple, chaque partenaire attend de l’autre qu’il pose des limites comme autant de preuves d’amour. On proteste un peu, mais on attend ça. Cela nous valorise narcissiquement. Passer outre témoigne d’un manque de densité des relations, d’un degré très faible de la communication entre deux êtres. Difficile alors de durer. Mais, pour se parler efficacement, il faut commencer par se connaître soi-même. Beaucoup de problèmes de couple proviennent de cette difficulté, poursuit Jean Lemaire. L’inconstant ne s’explique pas toujours pourquoi il est volage. Que s’interdit-il dans son couple qu’il va chercher ailleurs ? L’épouse trop indulgente ne sait pas qu’elle provoque elle-même l’infidélité. Elle a besoin de sentir que l’homme de sa vie l’aime plus que toute autre. Pour en être sans cesse assurée, elle l’autorise à aller voir ailleurs, méconnaissant la volonté de tout homme d’être un bon époux. C’est ainsi qu’il se lasse des aventures… pour fonder un nouveau couple. »
« Il reviendra si je fais un lifting »
Passé 45 ans, une grande partie des femmes qui consultent pour un lifting sont des femmes qui viennent d’être quittées. Elles comptent sur une beauté purement morphologique pour reconquérir leur mari, explique Jean-Claude Hagège*. Or, ce ne sont pas quelques rides qui l’ont fait fuir, mais sans doute d’autres difficultés. Malheureusement, les liftings investis de cette attente sont souvent un désastre : ces femmes constateront qu’ensuite l’autre ne revient toujours pas. A nous de les persuader d’attendre un peu, de ressentir à nouveau un peu de narcissisme avant d’entreprendre une opération qui contribuera à restaurer la confiance en soi, mais n’accomplira pas le miracle souhaité.

Survient la rupture, qui révolte. D’autant qu’on avait cru, en courbant beaucoup l’échine, éviter justement ce naufrage. « Il faut faire le deuil d’un sentiment, du couple idéal que l’on croyait former avec son conjoint. Le deuil, aussi, de son aveuglement, explique Jean-Luc Viaux*, docteur en psychologie, expert agréé auprès des tribunaux. Le conflit s’impose alors comme la seule façon de faire durer le couple. On croit avoir encore prise sur quelqu’un quand on se dispute avec lui. Au cœur de ces combats de passions et de haines, les enfants et les bien matériels. Enjeux symboliques. « Si tu m’aimes, tu ne peux pas accepter de rencontrer ma remplaçante auprès de ton père », s’entendent dire les enfants – petits ou grands – des femmes répudiées. « Puisque je souffre, tu vas payer, menacent-elles leur mari.

Beaucoup pensent avoir été dupées. Même si, focalisées sur leurs propres sentiments, elles n’ont pas vu leur couple s’éteindre , remarque Sylvaine Courcelle, vice-président au tribunal de Paris, chargée des affaires familiales. Dans son bureau aboutissent ces êtres qui vont s’entre-déchirer aussi fort qu’ils se sont aimés. Les femmes qui ne travaillaient pas sont dans une vraie précarité, constate le magistrat. Une pension compensatoire est légitime. Mais, souvent, cette demande représente autre chose que de l’argent. Si le divorce survient à la cinquantaine, les enfants sont élevés, elles se sentent peu séduisantes, inutiles, même avec un bon métier. Quoi qu’on leur propose, elles considèrent que ce n’est pas assez pour panser leurs blessures, pour punir le fautif. Lui passe par des phases dont aucune n’est réellement adaptée à la situation. Quelquefois, au début, pendant un temps très court, il montre de la compassion. Que son ex-femme prend pour un restant d’amour. Elle croit en son retour et refuse l’argent proposé. Quand le principe de réalité la rattrape, l’autre n’est plus aussi généreux. »

Il peut même se montrer carrément mesquin. D’après Brigitte Rozen et Hélène Poivey-Leclercq, avocates, spécialistes du droit de la famille, les plus nantis se débrouillent pour cacher leurs revenus réels. Leurs enfants peuvent bien être pénalisés par cette attitude, ils sont happés par la nouvelle famille à construire. Philippe a mis sa société en faillite quand il m’a quittée, raconte Karen, 45 ans. Il est parti avec sa secrétaire. Ils vivent superbement. Moi, j’étais interprète. Quand je l’ai connu, j’ai arrêté de travailler parce qu’il avait besoin de moi pour monter son entreprise. Je n’ai jamais demandé à être déclarée. On s’adorait ; ça aurait été un manque de confiance. J’ai gagné mon procès contre lui. Mais, se disant insolvable, il ne m’a toujours pas donné un sou. Ses reproches : je n’ai pas su l’aimer. Je devrais même m’estimer heureuse qu’il m’ait gardée à ses côtés pendant vingt ans ! D’après Brigitte Rozen et Hélène Poivey-Leclercq, quels que soient leurs revenus et leur milieu social, sur cinquante hommes, trois se montrent simplement honnêtes quand ils rompent. Les autres, c’est la justice qui les y oblige. Aussi, les avocates ne soutiennent-elles pas le projet de divorce civil, jugeant qu’il rendrait les femmes encore plus vulnérables.

Pourquoi les hommes qui s’en vont se conduisent-ils mal ? La rupture du pacte est si culpabilisante qu’on préfère dire : le coupable, c’est toi, explique Jean Lemaire. Quand ils partent, c’est qu’ils ont depuis longtemps tiré un trait sur leur compagne et sur le passé. Ils sont heureux, pleins de projets. Ils ne se rendent pas compte que leur ex-femme se trouve au moment le plus aigu de la crise et de la douleur, note Sylvaine Courcelle.
La souffrance n’est pas là où on l’attend le plus. J’aurais préféré qu’il réussisse son nouveau couple, mais ce n’est pas le cas. Tout ce gâchis, alors que ça n’en valait pas la peine, s’indigne Béatrice. Nadia, dont le mari est tombé amoureux d’une femme du même âge qu’elle, affirme : C’est affreux de se demander : qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? J’envie celles qui sont larguées pour une bien plus jeune. Car ce choix est infantile, dérisoire. On peut supposer que, dans quelques années, l’homme sera lâché à son tour par sa poupée Barbie qui ne voudra pas jouer les infirmières avec un vieillard. Arbitres de justice ou panseurs de plaie analysent unanimement cet accident du parcours conjugal comme une véritable révolution pour celles qui le subissent après de longues années de mariage. Au pire, le désespoir est si vif, si annihilant, qu’il peut conduire brutalement au suicide. Le plus souvent, confusion des sentiments, violence des peines, rancœur durent plusieurs mois sous forme de dépression, d’impossibilité à redonner sa confiance.
Heureusement, le temps et les psychothérapies font que la plupart des femmes s’en sortent, assurent les thérapeutes. Plus fortes qu’avant, mieux averties. Mais le prix à payer est immense. P.G.


Interview

Elle: « Les lectrices me disent ‘’c’est mon histoire’’. »
Françoise Chandernagor: « La Première Epouse », histoire d’une rupture, livre de chair, plaie ouverte d’une femme « coupée en deux », est un best-seller depuis plusieurs semaines. Celles qui ont dû céder la place à une autre, parfois plus jeune, plus belle, trouvent un réconfort dans ces pages poignantes, dans cette mise à nu d’une des leurs, Catherine, présentée comme un écrivain célèbre, comblée et néanmoins anéantie par la défaite.

ELLE : Une femme abandonnée dans les mêmes conditions que votre héroïne a offert « La Première Epouse » à son mari en lui disant : « Voilà tout ce que je n’ai pas su te dire… » Quel effet cela vous fait-il d’être cette messagère ?

Françoise Chandernagor: C’est formidable. J’ai justement écrit ce livre pour raconter une douleur que la société voudrait ignorer, édulcorer, parce qu’un couple sur trois divorce. Moi-même, il y a une dizaine d’années, je n’ai pas su aider des amies qui vivaient cette déchirure. Leur longue dépression, leurs larmes m’agaçaient un peu. Quand je suis passée par le divorce, j’ai compris.

ELLE: Ce roman est perçu par certains comme un document autobiographique. Avez-vous parfois regretté de l’avoir publié ?

F.C: Jamais. J’avais besoin d’écrire ce livre et de la publier parce que je devais crier une vérité. Je l’ai fait par esprit de croisade. Peu m’importait le résultat. Je voulais que les femmes se donnent le droit d’avouer : j’ai de la peine, je veux qu’on la respecte. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à obtenir un tel succès. Jamais on ne m’a autant écrit. Dans la plupart des lettres, on me dit : « C’est mon histoire ! » En effet, c’est une histoire universelle, ce n’est pas la mienne. L’héroïne n’est pas moi.

ELlE: Comment vos proches ont-ils réagi à ce livre ?

F.C: Comme pour chacun de mes romans, mes enfants ont lu « La Première Epouse » avant sa publication. Rien ne pouvait les choquer. Parce que l’héroïne est une enfant naturelle, ma mère a été amusée : « Je vais passer pour une femme légère ! »

ELLE: Et si vous aviez laissé l’ex-mari de votre héroïne livrer à son tour sa façon de voir les choses ?

F.C: Dans mon livre, à un moment donné, Francis reproche à Catherine : « C’est ta version. » Elle répond : « Non, c’est ma douleur. » Sans doute donnerait-il une interprétation différente puisque tout permet de penser que lui n’est pas malheureux. Mais s’il était sincère, Catherine apprendrait probablement encore beaucoup plus de choses qu’elle n’en sait sur ses infidélités du temps de leur vie commune !

ELLE: Elle en savait déjà énormément. Pourquoi a-t-elle supporté d’être à ce point trompée ?

F.C: Parce que cet homme égoïste et volage n’est pas un monstre avec sa femme. Il est attentionné, gentil, séduisant, il l’invite à dîner aux chandelles, il lui fait des cadeaux… Et puis, comme beaucoup de couples soixante-huitards, Catherine et Francis croient que la jalousie, c’est obsolète. Enfin, Catherine ne veut pas imposer une cassure à leurs quatre enfants. On a beau dire que le divorce ne leur fait aucun mal, je pense que c’est encore une façon d’ignorer la douleur.

ELLE: Qu’est ce qui est le plus difficile à vivre dans une rupture ?

F.C: La période où il faut bien reconnaître que l’autre femme aime vraiment. Et qu’elle est aimée comme en croyait, seule, pouvoir l’être. On est en proie à divers sentiments. On se raisonne : « Il vaut mieux qu’ils soient heureux. » Puis, on revient à des souhaits moins nobles. Tantôt on est digne, tantôt on devient garce. Tantôt amoureuse, tantôt haineuse. On ne sait plus du tout où on en est. C’est très dur.

ELLE: Si Francis revenait vers elle, Catherine lui ouvrirait-elle les bras ?

F.C: Certainement. A tort, car il lui imposerait les mêmes situations et elle souffrirait de nouveau. Mais, en publiant son histoire, l’héroïne sait qu’elle accomplit quelque chose d’irrémédiable. Après ce coup-là, Francis ne pourra pas revenir. Elle s’interdit de l’attendre. C’est une thérapie brutale.

ELLE: La fin du roman laisse entrevoir que Catherine s’en sortira. Mais on a encore un peu peur pour elle…

F.C: En effet, rien n’est sûr. Elle n’est pas guérie. Seulement en meilleure voie.


* Auteur de « Amour et adultère à travers les âges », dans « Le Journal des psychologues », juin 1998.

* Chirurgien esthétique. Auteur de « Séduire : chimères et réalités de la chirurgie esthétique » (éd. Albin Michel).
* Auteur de « L’Enfant et le Couple en crise » (éd. Dunod).

ECHOS DES BAILLEURS DE FONDS


ECHOS DES BAILLEURS DE FONDS
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Le représentant résident de l'Union européenne et son homlogue de la Banque mondiale instruisent les hauts fonctionnaires des procdures de mise en oeuvre des projets de développement dans leur institution

jeudi, juin 01, 2006

LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT-1


LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT-1
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Le partenariat au développement aggrave la pauvreté et la misère. Qui est véritablement responsable de cette situation?

Concepts de développement économique en abondance


Alafia tressaille au sein des aspirations du peuple

Pendant ses deux quinquennats, le Général Mathieu Kérékou a su rétrocéder au Béninois les réflexes appropriés pour se reconnaître les uns les autres, pour vivre en communauté et pour réaliser leurs aspirations. Cet héritage de cohérence individuel et de projection sociale oriente la nouvelle classe politique à susciter l’émergence d’un modèle de développement économique fondé sur la participation du plus grand nombre.
L’enjeu, c’est le bonheur collectif communément désigné par l’expression « Alafia », d’origine haoussa véhiculé dans l’espace ouest africain.


En quête d’une identité économique, Dr Boni Yayi explore, expérimente et accomplit une démarche de gouvernance de proximité qui rapproche le gouvernant du gouverné. A l’épreuve du pouvoir d’Etat, le premier des Béninois rassure en se mettant à l’œuvre. Par ci par là, il mobilise les forces vives de la nation, communique sa vision, instruit les tâches favorables au décollage de l’économie nationale, décide les conditions de leur exécution et contrôle les activités correspondantes.
Dans les différents secteurs de la vie économique, l’Aigle de Tchaourou se jette sur les préoccupations d’intérêt national, les discerne avec sérénité, courage et sagesse; les fait étudier et exige la reddition des comptes dans les délais. Les activités gouvernementales telle la relance de la production du coton s’accompagnant des efforts de fournitures des produits pétroliers aux populations, se sont prolongées par le suivi de la restructuration du secteur des télécommunications et évoluent actuellement vers la redynamisation des activités portuaires...
Différents regroupements des acteurs des secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, du commerce et de l’industrie; ont donné lieu à des promesses de partenariat entre le gouvernement, les organisations du secteur privé et la société civile, pour retrouver une croissance économique convenable. Par ailleurs, la lisibilité des solutions apportées aux questions d'intérêt national lié à la décentralisation, à la coopération et à la politique intérieure; est discernée par la majorité des Béninois. A chaque étape, le Président Boni Yayi a bien su faire respecter les idées de ses interlocuteurs en se mettant au dessus des intérêts particuliers, pour définir l’esprit du changement qui passe par une action concertée sur les leviers de la croissance et de la création de l’emploi.

A travers le prisme de la mondialisation
Ce modèle de gouvernance de proximité convenable au peuple béninois, correspond à ses aspirations. Son intégration dans la poursuite et la mise en œuvre des réformes du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, devrait permettre d’optimiser et de compléter l’usage des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires au décollage d'une économie sinistrée. Ce qui n’est pas vérifié depuis trois décennies de coopération internationale. On est abasourdi de constater que le phénomène d’accumulation de la dette réglemente l’économie mondiale en réduisant l’influence des vocations nationales à créer la richesse et en déréglant l’ensemble des économies locales. Le remboursement de la dette aboutit à son aggravation par la création de dettes nouvelles qui n’ont pas assuré le retour à la croissance. Les rentes à la démocratie deviennent l’étalon du libéralisme économique pour accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et sociales sans véritablement réduire la pauvreté. Le Bénin est devenu de plus en plus dépendant des sources internationales de financement, ce qui a pour conséquence d’étirer le fardeau de la dette extérieure malgré les allègements successifs de la dette. A cette allure, le citoyen honnête et patriote regresse.
En tirant la sonnette d’alarme, nous voulons d’abord reconnaître la professionnalisation de la gestion des affaires publiques du Dr Boni Yayi. Ensuite, nous espérons que les partenaires au développement accorderaient une attention soutenue aux aspirations des Béninois. Car, quel que soit la dextérité politique de l’Aigle de Tchaourou, et quelles que soient les circonstances d’exercice du pouvoir d’Etat au cours de ce son mandat, les Béninois sont assez mûrs pour lui donner blanc seing de conduire leur destinée sans rendre compte des difficultés rencontrées et des succès enrégistrés. Un véritable changement pourrait alors s’opérer. Dès lors que la communauté internationale saura mettre de l’ordre dans le chapelet des procédures de mise en œuvre des concepts de développement qu’il revient à tout ministre chargé de l’économie de pays pauvre surendetté de savoir égrener, pour implorer la charité des donateurs ou pour solliciter un crédit, la mutation des valeurs politiques et économiques s'accomplirait.
A travers le prisme de la mondialisation, nous restons à l'avance désabusés que les efforts du Dr Boni Yayi risqueraient d’être déformés. En incorporant sa démarche dans la réalisation des objectifs du millénaire du développement, son gouvernement devrait s’atteler à accomplir les activités prévues dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) en cours d’élaboration, pour rendre le Bénin éligible à l’allègement de sa dette publique; condition nécessaire à élever l’emblème national aux concert des nations et dans les instances de la communauté internationale et continentale dont le Népad. Autant de modèles de développement que d'enjeux mondial ou continental. Face à ces enjeux, Dr Yayi Boni précédemment Président de la Banque Ouest Africaine de Développement est un disciple incontestable. Par le passé, il a chaque année, supervisé le renforcement de l’appui aux investissements porteurs de croissance économique dans les pays membres, fourni des efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations et participé aux mesure d’allègement de la dette par l’initiative PPTE. En cette période, les priorités de la Boad avaient concerné le financement des projets spécifiquement destinés à la lutte contre la pauvreté ainsi que la promotion et le financement de l’intégration économique et du secteur privé.
Une question tout de même: comment le gouvernement du Bénin s'est il comporté avec la Boad pour demeurer dans une situation financière aussi misérable? On est tenté de déduire qu'une seule logique suffit pour saisir les conjonctures économiques : le surendettement en vue de réduire la pauvreté. Est-il possible aux gouvernants d'en être épargnés sans courir le risque de l'exclusion?
Conscient de cette réalité et confiant des aptitudes de l’Aigle de Tchaourou, les Béninois s’interrogent encore sur les dispositions macroéconomiques susceptibles d’atténuer les obstacles liés à l'ouverture de sa politique sur la coopération internationale. Certains pensent que le gouvernement devra rivaliser de sérénité et redoubler d’effort pour ajuster ces contradictions qui contribuent entre autres, à l'aggravation de la pauvreté par la mondialisation du chômage. D’autres le répètent constamment : "la confiance du peuple pour l’action du Président Boni Yayi est un facteur de stimulation devant conduire les Béninois à produire des richesses, en valorisant les ressources financières mises à la disposition du gouvernement par la communauté internationale"

Bénin 2025 Alafia
Le contenu des études « de perspectives à long terme - Bénin 2025 Alafia » pour servir de boussole à l’élaboration du Dsrp2 décrit les aspirations individuelles et collectives des Béninois. Son exploitation servirait à mieux négocier le financement des projets de développement. La démarche atténuerait les risques de désintégration de la gouvernance de proximité au cours de son passage dans le fatal prisme de la mondialisation. Une projection sur son contenu est de nature à situer le lecteur sur la volonté des béninois à accomplir de beaux rêves pour éviter de préparer un triste réveil.

Aspirations des populations et problématique du développement
La collecte des aspirations s’est déroulée de façon intensive du 02 mars au 16 avril 1999. Elle s’est poursuivie, à temps partiel jusqu’au 30 juin 1999 au niveau des personnalités politiques (anciens et actuels ministres et députés, chefs de parti). L’enquête a couvert toutes les divisions et subdivisions territoriales (départements et sous-préfectures), les principales aires socioculturelles et plusieurs groupes de minorités ethniques configuratrices de la société béninoise. Elle a aussi couvert les différentes catégories socioprofessionnelles, sensibilités politiques et confessions religieuses : ministres, députés à l’Assemblée nationale, responsables ou représentants de partis politiques, d’institutions de la République, d’organisations syndicales, d’Ong, d’associations de développement, des forces armées béninoises et d’associations professionnelles, ainsi que des enseignants et chercheurs, de hauts fonctionnaires de l’administration, des ouvriers, des agriculteurs, éleveurs, pécheurs, des conducteurs de taxi moto, des étudiants, etc.
Au total mille sept cent quatre (1704) personnes ont été enquêtées dont cinq cent soixante trois (563) femmes. Le traitement de cette riche moisson, complété par les résultats de travaux antérieurs a permis d’identifier les aspirations des populations béninoises et d’établir la problématique du développement du pays.

Les aspirations des populations
L’aspiration est un processus psychologique par lequel un individu ou un groupe social est poussé de sa situation du moment vers un objet proche ou éloigné dont il prend conscience à travers des images, des représentations ou des symboles. Dans l’approche prospective à caractère participatif, l’aspiration traduit un motif pour l’action. Les aspirations sont collectées, traitées, analysées et présentées à travers six (06) principaux domaines permettant d’appréhender le développement dans sa globalité : économie, société, politique, environnement, culture et technologie.

Les aspirations économiques
Quatre aspirations fondamentales sont exprimées dans le domaine économique :
*un Etat, acteur et véritable facilitateur du développement économique : il s’agit de recentrer le rôle de l’Etat pour l’amener à assurer une bonne gestion économique en fixant les règles du jeu, en faisant de bons choix stratégiques et en déployant de bonnes politiques pour corriger les déficiences du marché, soutenir les objectifs de développement et assurer une répartition équitable du revenu.
* un secteur privé dynamique, entreprenant et innovateur : la promotion du secteur privé nécessite des hommes d’affaires capables d’initiatives, prêts à s’associer et à prendre des risques.
* une économie prospère et compétitive : il s’agit de donner une nouvelle impulsion à l’économie nationale afin qu’elle soit plus productive et capable de conquérir de nouveaux marchés. Dans ce cadre, quatre défis sont à relever :
- préparer l’économie béninoise à l’intégration régionale et à la mondialisation ;
- faire réellement de l’agriculture la base de l’économie nationale ;
- valoriser la vocation et la tradition du Bénin dans le domaine des services ;
- optimiser les effets de voisinage avec le Nigeria.
* émergence de pôles régionaux de développement viables : c’est le souhait d’une meilleure gestion de l’espace qui, dans le cadre de la décentralisation, permettra une mise en valeur optimale des potentialités de chaque région.
Les aspirations du domaine social
Les béninois aspirent fondamentalement à un Bien-être social, individuel et collectif à travers sept (07) pôles d’ancrage :
* une éducation efficace et performante, pour produire des citoyens responsables, professionnellement en phase avec les progrès scientifiques et techniques et les réalités nationales ;
* soins de santé de qualité, par la disponibilité et à un coût non prohibitif des soins de qualité pour tous.
* sécurité des personnes et des biens, par une maîtrise des phénomènes de violence et de banditismes et l’arrêt de la fragilisation de la morale sociale;
* sécurité sociale généralisée, pour une vie sécurisée et décente, une meilleure intégration sociale des personnes vulnérables et une justice plus équitable.
* organisation religieuse libre et paisible, pour que cesse la profusion de groupes et mouvements religieux, les actes d’immoralité et les difficultés de cohabitation
* vie familiale harmonieuse et épanouie, par l’arrêt du processus de déstabilisation de la dynamique familiale et communautaire et des différentes formes de dissociation et de déviances ;
* position sociale valorisée de la femme béninoise, par la reconnaissance et le plein exercice de ses droits fondamentaux

Les aspirations politiques
Neuf points forts ont émergé de l’expression des aspirations des populations sur le plan politique :
* alternance démocratique et multipartisme raisonnable, pour éviter les longs règnes autocratiques et la prolifération à l’infini des partis politiques ;
* unité nationale et paix, pour une société paisible débarrassée de tout esprit régionaliste ou tribaliste grâce à des dirigeants politiques rassembleurs, patriotes, intègres et véritablement démocrates ;
* performance des institutions de contre-pouvoir et de l’administration, par la diminution, voire la suppression des lourdeurs administratives et procédurières, de la politisation de l’administration et du clientélism
* libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur des frontières, par la suppression des multiples postes de contrôle qui sont aujourd’hui de véritables points de tracasserie, de corruption et de rançonnement ;
* gestion participative du pouvoir, grâce à l’effectivité de la décentralisation et à l’émergence d’une société civile forte, responsable et capable de servir de moteur du développement et de garant de la démocratie ;
* bonne gestion des solidarités, justice sociale et équité, par l’assistance aux pauvres, la satisfaction des besoins sociocommunautaires et une meilleure redistribution des ressources ;
* bonne gouvernance, par le primat de l’Etat de droit, la transparence, la responsabilité, l’efficience et l’équité dans la gestion des affaires publiques,
* diplomatie entreprenante et performante, pour une amélioration sensible des relations extérieures du pays, le renforcement de l’intégration régionale et la coopération décentralisée ;
* citoyenneté nationale, à créer et à développer pour mettre fin à l’instrumentalisation de l’ethnie et de la région à des fins politiques, afin que la citoyenneté nationale l’emporte sur la citoyenneté ethnique.
Les aspirations au plan environnemental
Les béninois aspirent à un cadre de vie sain où des mesures sont prises pour protéger les ressources naturelles et prévenir les catastrophes et autres calamités.
Cette aspiration fondamentale repose sur les huit (08) points suivants :
* gestion rationalisée de la flore, de la faune et des sols, pour permettre aux éléments bio organiques de se reconstituer ;
* habitat sain et adapté, par la viabilisation des lieux avant leur habitation et par la sécurisation de la propriété foncière dans les villes comme en milieu rural ;
* espace bien géré, à partir de schémas directeurs, national et locaux, d’aménagement du territoire ;
* maîtrise de l’érosion côtière, par des actions nationales et régionales pour arrêter la fragilisation du littoral béninois ;
* maîtrise des ressources hydriques, pour satisfaire les besoins en eau aussi bien pour l’alimentation humaine que pour l’agriculture et l’élevage ;
* recours aux sources d’énergie respectueuses de l’environnement, par la généralisation à tout le pays de l’usage de l’énergie électrique et surtout de l’énergie solaire ;
* prévention des catastrophes et autres calamités, par la mise en place d’un dispositif adéquat, aussi bien pour la prévention que pour les interventions à l’occasion des sinistres ;
* une police environnementale renforcée, tant par la formation des agents et leurs équipements que par l’élaboration de réglementations appropriées et la mise en œuvre d’un programme pertinent d’information, d’éducation et de communication en matière d’environnement.

Les aspirations culturelles
Fondamentalement, les béninois aspirent à une vie culturelle authentique, convergente et rayonnante.
* vie culturelle authentique, par la défense, la sauvegarde et la promotion des cultures nationales et par une meilleure réglementation de l’afflux des productions artistiques étrangères.
* vie culturelle convergente, par la création des structures appropriées à la transmission et à l’internalisation des valeurs socioculturelles fondamentales (contes, devinettes, diverses initiations à la vie spirituelle et sociale) et par la revalorisation des pratiques culturelles.
* vie culturelle rayonnante, afin que le Bénin émerge dans le contexte culturel régional et international. Comme pour les artistes, la culture sportive devra être généralisée par la vulgarisation et le développement des sports de masse, ainsi que des sports d’élites et de compétition.
* une image positive de l’homme béninois, par le rejet des propos d’autodestruction et la promotion des qualités déjà reconnues, telles que la tolérance, l’hospitalité, l’intelligence, le dévouement au travail (surtout quand il est à l’extérieur) et l’esprit d’ouverture au dialogue et au compromis.
Les aspirations dans le domaine technologique
Deux aspirations majeures se dégagent des préoccupations des populations dans le domaine de la technologie :
* appropriation de la technologie moderne, expression de la volonté des béninois, non seulement d’acquérir et d’utiliser les nouvelles technologies, mais aussi de les maîtriser et d’innover à partir d’elles ;
* meilleure capitalisation des savoirs et savoir faire endogènes, par le repérage et le soutien des génies créateurs nationaux pour promouvoir et valoriser les outils et les procédés qu’ils ont mis au point.