jeudi, juin 01, 2006

Concepts de développement économique en abondance


Alafia tressaille au sein des aspirations du peuple

Pendant ses deux quinquennats, le Général Mathieu Kérékou a su rétrocéder au Béninois les réflexes appropriés pour se reconnaître les uns les autres, pour vivre en communauté et pour réaliser leurs aspirations. Cet héritage de cohérence individuel et de projection sociale oriente la nouvelle classe politique à susciter l’émergence d’un modèle de développement économique fondé sur la participation du plus grand nombre.
L’enjeu, c’est le bonheur collectif communément désigné par l’expression « Alafia », d’origine haoussa véhiculé dans l’espace ouest africain.


En quête d’une identité économique, Dr Boni Yayi explore, expérimente et accomplit une démarche de gouvernance de proximité qui rapproche le gouvernant du gouverné. A l’épreuve du pouvoir d’Etat, le premier des Béninois rassure en se mettant à l’œuvre. Par ci par là, il mobilise les forces vives de la nation, communique sa vision, instruit les tâches favorables au décollage de l’économie nationale, décide les conditions de leur exécution et contrôle les activités correspondantes.
Dans les différents secteurs de la vie économique, l’Aigle de Tchaourou se jette sur les préoccupations d’intérêt national, les discerne avec sérénité, courage et sagesse; les fait étudier et exige la reddition des comptes dans les délais. Les activités gouvernementales telle la relance de la production du coton s’accompagnant des efforts de fournitures des produits pétroliers aux populations, se sont prolongées par le suivi de la restructuration du secteur des télécommunications et évoluent actuellement vers la redynamisation des activités portuaires...
Différents regroupements des acteurs des secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, du commerce et de l’industrie; ont donné lieu à des promesses de partenariat entre le gouvernement, les organisations du secteur privé et la société civile, pour retrouver une croissance économique convenable. Par ailleurs, la lisibilité des solutions apportées aux questions d'intérêt national lié à la décentralisation, à la coopération et à la politique intérieure; est discernée par la majorité des Béninois. A chaque étape, le Président Boni Yayi a bien su faire respecter les idées de ses interlocuteurs en se mettant au dessus des intérêts particuliers, pour définir l’esprit du changement qui passe par une action concertée sur les leviers de la croissance et de la création de l’emploi.

A travers le prisme de la mondialisation
Ce modèle de gouvernance de proximité convenable au peuple béninois, correspond à ses aspirations. Son intégration dans la poursuite et la mise en œuvre des réformes du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, devrait permettre d’optimiser et de compléter l’usage des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires au décollage d'une économie sinistrée. Ce qui n’est pas vérifié depuis trois décennies de coopération internationale. On est abasourdi de constater que le phénomène d’accumulation de la dette réglemente l’économie mondiale en réduisant l’influence des vocations nationales à créer la richesse et en déréglant l’ensemble des économies locales. Le remboursement de la dette aboutit à son aggravation par la création de dettes nouvelles qui n’ont pas assuré le retour à la croissance. Les rentes à la démocratie deviennent l’étalon du libéralisme économique pour accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et sociales sans véritablement réduire la pauvreté. Le Bénin est devenu de plus en plus dépendant des sources internationales de financement, ce qui a pour conséquence d’étirer le fardeau de la dette extérieure malgré les allègements successifs de la dette. A cette allure, le citoyen honnête et patriote regresse.
En tirant la sonnette d’alarme, nous voulons d’abord reconnaître la professionnalisation de la gestion des affaires publiques du Dr Boni Yayi. Ensuite, nous espérons que les partenaires au développement accorderaient une attention soutenue aux aspirations des Béninois. Car, quel que soit la dextérité politique de l’Aigle de Tchaourou, et quelles que soient les circonstances d’exercice du pouvoir d’Etat au cours de ce son mandat, les Béninois sont assez mûrs pour lui donner blanc seing de conduire leur destinée sans rendre compte des difficultés rencontrées et des succès enrégistrés. Un véritable changement pourrait alors s’opérer. Dès lors que la communauté internationale saura mettre de l’ordre dans le chapelet des procédures de mise en œuvre des concepts de développement qu’il revient à tout ministre chargé de l’économie de pays pauvre surendetté de savoir égrener, pour implorer la charité des donateurs ou pour solliciter un crédit, la mutation des valeurs politiques et économiques s'accomplirait.
A travers le prisme de la mondialisation, nous restons à l'avance désabusés que les efforts du Dr Boni Yayi risqueraient d’être déformés. En incorporant sa démarche dans la réalisation des objectifs du millénaire du développement, son gouvernement devrait s’atteler à accomplir les activités prévues dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) en cours d’élaboration, pour rendre le Bénin éligible à l’allègement de sa dette publique; condition nécessaire à élever l’emblème national aux concert des nations et dans les instances de la communauté internationale et continentale dont le Népad. Autant de modèles de développement que d'enjeux mondial ou continental. Face à ces enjeux, Dr Yayi Boni précédemment Président de la Banque Ouest Africaine de Développement est un disciple incontestable. Par le passé, il a chaque année, supervisé le renforcement de l’appui aux investissements porteurs de croissance économique dans les pays membres, fourni des efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations et participé aux mesure d’allègement de la dette par l’initiative PPTE. En cette période, les priorités de la Boad avaient concerné le financement des projets spécifiquement destinés à la lutte contre la pauvreté ainsi que la promotion et le financement de l’intégration économique et du secteur privé.
Une question tout de même: comment le gouvernement du Bénin s'est il comporté avec la Boad pour demeurer dans une situation financière aussi misérable? On est tenté de déduire qu'une seule logique suffit pour saisir les conjonctures économiques : le surendettement en vue de réduire la pauvreté. Est-il possible aux gouvernants d'en être épargnés sans courir le risque de l'exclusion?
Conscient de cette réalité et confiant des aptitudes de l’Aigle de Tchaourou, les Béninois s’interrogent encore sur les dispositions macroéconomiques susceptibles d’atténuer les obstacles liés à l'ouverture de sa politique sur la coopération internationale. Certains pensent que le gouvernement devra rivaliser de sérénité et redoubler d’effort pour ajuster ces contradictions qui contribuent entre autres, à l'aggravation de la pauvreté par la mondialisation du chômage. D’autres le répètent constamment : "la confiance du peuple pour l’action du Président Boni Yayi est un facteur de stimulation devant conduire les Béninois à produire des richesses, en valorisant les ressources financières mises à la disposition du gouvernement par la communauté internationale"

Bénin 2025 Alafia
Le contenu des études « de perspectives à long terme - Bénin 2025 Alafia » pour servir de boussole à l’élaboration du Dsrp2 décrit les aspirations individuelles et collectives des Béninois. Son exploitation servirait à mieux négocier le financement des projets de développement. La démarche atténuerait les risques de désintégration de la gouvernance de proximité au cours de son passage dans le fatal prisme de la mondialisation. Une projection sur son contenu est de nature à situer le lecteur sur la volonté des béninois à accomplir de beaux rêves pour éviter de préparer un triste réveil.

Aspirations des populations et problématique du développement
La collecte des aspirations s’est déroulée de façon intensive du 02 mars au 16 avril 1999. Elle s’est poursuivie, à temps partiel jusqu’au 30 juin 1999 au niveau des personnalités politiques (anciens et actuels ministres et députés, chefs de parti). L’enquête a couvert toutes les divisions et subdivisions territoriales (départements et sous-préfectures), les principales aires socioculturelles et plusieurs groupes de minorités ethniques configuratrices de la société béninoise. Elle a aussi couvert les différentes catégories socioprofessionnelles, sensibilités politiques et confessions religieuses : ministres, députés à l’Assemblée nationale, responsables ou représentants de partis politiques, d’institutions de la République, d’organisations syndicales, d’Ong, d’associations de développement, des forces armées béninoises et d’associations professionnelles, ainsi que des enseignants et chercheurs, de hauts fonctionnaires de l’administration, des ouvriers, des agriculteurs, éleveurs, pécheurs, des conducteurs de taxi moto, des étudiants, etc.
Au total mille sept cent quatre (1704) personnes ont été enquêtées dont cinq cent soixante trois (563) femmes. Le traitement de cette riche moisson, complété par les résultats de travaux antérieurs a permis d’identifier les aspirations des populations béninoises et d’établir la problématique du développement du pays.

Les aspirations des populations
L’aspiration est un processus psychologique par lequel un individu ou un groupe social est poussé de sa situation du moment vers un objet proche ou éloigné dont il prend conscience à travers des images, des représentations ou des symboles. Dans l’approche prospective à caractère participatif, l’aspiration traduit un motif pour l’action. Les aspirations sont collectées, traitées, analysées et présentées à travers six (06) principaux domaines permettant d’appréhender le développement dans sa globalité : économie, société, politique, environnement, culture et technologie.

Les aspirations économiques
Quatre aspirations fondamentales sont exprimées dans le domaine économique :
*un Etat, acteur et véritable facilitateur du développement économique : il s’agit de recentrer le rôle de l’Etat pour l’amener à assurer une bonne gestion économique en fixant les règles du jeu, en faisant de bons choix stratégiques et en déployant de bonnes politiques pour corriger les déficiences du marché, soutenir les objectifs de développement et assurer une répartition équitable du revenu.
* un secteur privé dynamique, entreprenant et innovateur : la promotion du secteur privé nécessite des hommes d’affaires capables d’initiatives, prêts à s’associer et à prendre des risques.
* une économie prospère et compétitive : il s’agit de donner une nouvelle impulsion à l’économie nationale afin qu’elle soit plus productive et capable de conquérir de nouveaux marchés. Dans ce cadre, quatre défis sont à relever :
- préparer l’économie béninoise à l’intégration régionale et à la mondialisation ;
- faire réellement de l’agriculture la base de l’économie nationale ;
- valoriser la vocation et la tradition du Bénin dans le domaine des services ;
- optimiser les effets de voisinage avec le Nigeria.
* émergence de pôles régionaux de développement viables : c’est le souhait d’une meilleure gestion de l’espace qui, dans le cadre de la décentralisation, permettra une mise en valeur optimale des potentialités de chaque région.
Les aspirations du domaine social
Les béninois aspirent fondamentalement à un Bien-être social, individuel et collectif à travers sept (07) pôles d’ancrage :
* une éducation efficace et performante, pour produire des citoyens responsables, professionnellement en phase avec les progrès scientifiques et techniques et les réalités nationales ;
* soins de santé de qualité, par la disponibilité et à un coût non prohibitif des soins de qualité pour tous.
* sécurité des personnes et des biens, par une maîtrise des phénomènes de violence et de banditismes et l’arrêt de la fragilisation de la morale sociale;
* sécurité sociale généralisée, pour une vie sécurisée et décente, une meilleure intégration sociale des personnes vulnérables et une justice plus équitable.
* organisation religieuse libre et paisible, pour que cesse la profusion de groupes et mouvements religieux, les actes d’immoralité et les difficultés de cohabitation
* vie familiale harmonieuse et épanouie, par l’arrêt du processus de déstabilisation de la dynamique familiale et communautaire et des différentes formes de dissociation et de déviances ;
* position sociale valorisée de la femme béninoise, par la reconnaissance et le plein exercice de ses droits fondamentaux

Les aspirations politiques
Neuf points forts ont émergé de l’expression des aspirations des populations sur le plan politique :
* alternance démocratique et multipartisme raisonnable, pour éviter les longs règnes autocratiques et la prolifération à l’infini des partis politiques ;
* unité nationale et paix, pour une société paisible débarrassée de tout esprit régionaliste ou tribaliste grâce à des dirigeants politiques rassembleurs, patriotes, intègres et véritablement démocrates ;
* performance des institutions de contre-pouvoir et de l’administration, par la diminution, voire la suppression des lourdeurs administratives et procédurières, de la politisation de l’administration et du clientélism
* libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur des frontières, par la suppression des multiples postes de contrôle qui sont aujourd’hui de véritables points de tracasserie, de corruption et de rançonnement ;
* gestion participative du pouvoir, grâce à l’effectivité de la décentralisation et à l’émergence d’une société civile forte, responsable et capable de servir de moteur du développement et de garant de la démocratie ;
* bonne gestion des solidarités, justice sociale et équité, par l’assistance aux pauvres, la satisfaction des besoins sociocommunautaires et une meilleure redistribution des ressources ;
* bonne gouvernance, par le primat de l’Etat de droit, la transparence, la responsabilité, l’efficience et l’équité dans la gestion des affaires publiques,
* diplomatie entreprenante et performante, pour une amélioration sensible des relations extérieures du pays, le renforcement de l’intégration régionale et la coopération décentralisée ;
* citoyenneté nationale, à créer et à développer pour mettre fin à l’instrumentalisation de l’ethnie et de la région à des fins politiques, afin que la citoyenneté nationale l’emporte sur la citoyenneté ethnique.
Les aspirations au plan environnemental
Les béninois aspirent à un cadre de vie sain où des mesures sont prises pour protéger les ressources naturelles et prévenir les catastrophes et autres calamités.
Cette aspiration fondamentale repose sur les huit (08) points suivants :
* gestion rationalisée de la flore, de la faune et des sols, pour permettre aux éléments bio organiques de se reconstituer ;
* habitat sain et adapté, par la viabilisation des lieux avant leur habitation et par la sécurisation de la propriété foncière dans les villes comme en milieu rural ;
* espace bien géré, à partir de schémas directeurs, national et locaux, d’aménagement du territoire ;
* maîtrise de l’érosion côtière, par des actions nationales et régionales pour arrêter la fragilisation du littoral béninois ;
* maîtrise des ressources hydriques, pour satisfaire les besoins en eau aussi bien pour l’alimentation humaine que pour l’agriculture et l’élevage ;
* recours aux sources d’énergie respectueuses de l’environnement, par la généralisation à tout le pays de l’usage de l’énergie électrique et surtout de l’énergie solaire ;
* prévention des catastrophes et autres calamités, par la mise en place d’un dispositif adéquat, aussi bien pour la prévention que pour les interventions à l’occasion des sinistres ;
* une police environnementale renforcée, tant par la formation des agents et leurs équipements que par l’élaboration de réglementations appropriées et la mise en œuvre d’un programme pertinent d’information, d’éducation et de communication en matière d’environnement.

Les aspirations culturelles
Fondamentalement, les béninois aspirent à une vie culturelle authentique, convergente et rayonnante.
* vie culturelle authentique, par la défense, la sauvegarde et la promotion des cultures nationales et par une meilleure réglementation de l’afflux des productions artistiques étrangères.
* vie culturelle convergente, par la création des structures appropriées à la transmission et à l’internalisation des valeurs socioculturelles fondamentales (contes, devinettes, diverses initiations à la vie spirituelle et sociale) et par la revalorisation des pratiques culturelles.
* vie culturelle rayonnante, afin que le Bénin émerge dans le contexte culturel régional et international. Comme pour les artistes, la culture sportive devra être généralisée par la vulgarisation et le développement des sports de masse, ainsi que des sports d’élites et de compétition.
* une image positive de l’homme béninois, par le rejet des propos d’autodestruction et la promotion des qualités déjà reconnues, telles que la tolérance, l’hospitalité, l’intelligence, le dévouement au travail (surtout quand il est à l’extérieur) et l’esprit d’ouverture au dialogue et au compromis.
Les aspirations dans le domaine technologique
Deux aspirations majeures se dégagent des préoccupations des populations dans le domaine de la technologie :
* appropriation de la technologie moderne, expression de la volonté des béninois, non seulement d’acquérir et d’utiliser les nouvelles technologies, mais aussi de les maîtriser et d’innover à partir d’elles ;
* meilleure capitalisation des savoirs et savoir faire endogènes, par le repérage et le soutien des génies créateurs nationaux pour promouvoir et valoriser les outils et les procédés qu’ils ont mis au point.