vendredi, juin 02, 2006

Mariage-1 Epoux


Mariage-1 Epoux
Vidéo envoyée par valoafric
Jeanne et Simplice se sont mariés devant Dieu et devant les hommes dans le bonheur et la simplicité de l'Amour qui se donne.

Syndome de la première épouse

Des milliers de femmes se sont retrouvées dans les best-seller de Françoise Chandernagor, « La Première Epouse »*. Comme l’auteur, au nom de l’amour, des enfants, de la famille, elles ont tout accepté : les sacrifices, les mensonges, les infidélités. Et leur mari est parti. Pour elles, tout s’est écroulé. Enquête sur un phénomène d’identification.

Par Patricia Gandin tiré du journal Elle

Elles ont 35, 40, 50 ans. Elles aimaient. Elles croyaient avoir construit une famille solide, sacrifiant parfois un métier pour élever les enfants, mieux soutenir la carrière de leur mari. Ou donnant sur tous les fronts. Avec bonheur, le contrat d’amour ne leur pesait pas. L’engagement était joyeux. Même si elles devaient pardonner beaucoup à celui qui ne le respectait pas avec la même constance. Et qui les laisse pourtant, aujourd’hui, au bord du chemin.
Plus de couple, plus de maison dépositaire de souvenirs mêlés, d’émois d’enfants à partager, de projets communs, de futurs rêves. Banal le divorce pour ces femmes ? Il s’agit plutôt d’une tragédie, larmes de sang, humiliations, renoncements, arrachements… Toutes le disent : l’abandon est une mort. Comment passe-t-on plus ou moins brutalement du statut de reine de cœur à celui d’indésirable ? Quelles batailles livre-t-on, encaissant les coups et les rendant, trébuchant sur maintes chausse-trappes, avant de s’accepter vaincue ?
Tout commence par « le syndrome de la première épouse. » Bien qu’avertie des infidélités de son mari, on reste permissive, persuadée d’être la préférée. « Des aventures, il en avait beaucoup ». Je remarquais des voix différentes dans les appels téléphoniques qu’elles passaient à la maison, se souvient Béatrice, 42 ans, responsable de la communication. D’ailleurs, Pierre voulait que je sois au courant, justement parce qu’il estimait que ce n’était pas important. ‘’Quand je fais l’amour avec une de mes maîtresses, je pense à toi pour être bien’’, me racontait-il. Elle avait 15 ans et lui 18 quand ils se sont rencontrés, au lycée. Tout de suite l’amour fou. Mariage cinq ans plus tard. Osmose totale : mêmes désirs, mêmes amis, mêmes lectures… Entente sexuelle parfaite, qui ne s’est jamais démentie. Béatrice n’avait pas la moindre envie d’avoir des amants. Et pas envie de reprocher à Pierre ses passades. Haut fonctionnaire, avec beaucoup de charisme, pourquoi n’aurait-il pas saisi les opportunités ? Nous en parlions. Il me rassurait. Je pensais que rien ne pouvait fondamentalement nous séparer. Quand il est parti avec l’une des baby-sitters de nos enfants, celle qui faisait le plus partie de la famille, ça a été la douche froide. Mais je n’ai demandé le divorce que deux ans plus tard, quand j’ai appris qu’elle était enceinte. Jusque-là, je croyais encore à un retour possible de Pierre. Il avait laissé des vêtements à la maison, il venait souvent ; Nous avons même continué à faire l’amour. Je me disais que j’étais encore gagnante, puisqu’il la trompait avec moi ! »

Tant d’aveuglement ! Dont on ne manque pas de célèbres exemples, de Simone de Beauvoir à Hillary Clinton. « Une attitude inscrite au fil des siècles dans l’histoire des femmes, remarque Annick Houel, professeur de psychologie sociale à l’Université de Lyon. N’oublions pas que la polygamie est encore institutionnalisée dans bien des civilisations. Chez nous, des femmes l’acceptent comme si cela donnait de la valeur à leur homme, et donc à elles. Les hommes ferment plus rarement les yeux sur l’infidélité de leur compagne. Et les jeunes générations ? « Leurs amour est plus exigeant, plus égalitaire. Elles se compromettent moins, répondant plus fréquemment à l’adultère par le divorce, admet à la psychologue. Mais, au bout d’une dizaine d’années de mariage, l’érosion des sentiments aidant, de nombreux couples fonctionnent comme ça : l’homme a des maîtresses. Il ne voit sa femme que dans un rôle de mère. Soit parce qu’il est immature et que cela le rassure. Soit parce que sa femme se cantonne à ce rôle.
La raison commanderait de plier bagages. Mais, la première épouse reste. Elle mise sur la patience, préférant tenter de sauvegarder ce qui a été construit. Un jour, le papillon se lassera et ne se consacrera plus qu’à elle, espère-t-elle. Le calcul est rarement bon. « Être trop compréhensive, c’est faire son malheur, estime Noëlla Jarousse, sexologue et conseillère conjugale. Il ne faut pas jeter le traître dehors à la première frasque, mais avertir » : ‘’Attention, je mérite mieux !’’ Surtout, ne pas rentrer dans le jeu. Il faut, au contraire, se demander : qu’est-ce que je dois changer dans mon comportement pour que ça ne se reproduise pas ? Et se remettre en cause. L’infidélité est un signal. L’ignorer évite de se donner la peine de changer.
Nelly, 45 ans, institutrice, admet qu’elle s’est contentée d’une histoire bancale. Mon mari était un pro de la drague, il essayait avec toutes les femmes. Du coup, à mes yeux, ça ne tirait pas à conséquence, J’étais au-dessus de tout ça. D’autant que les formes étaient maintenues : Jacques rentrait tous les soirs à la maison. Il était tendre. J’ai, bien sûr, fait quelques scènes. Puis je me suis calmée ; nous avons eu un enfant et je voulais le préserver. Peu à peu, il me semblait que mon amour devenait simple attachement. Je me croyais hors d’atteinte de toute douleur, mais le choc a été terrible quand Jacques est parti pour une femme tellement amoureuse de lui qu’elle a laissé ses deux gamines à la garde de son mari. J’aurais dû me battre dès le début. Je n’ai pas osé provoquer une crise.

S’interdire la jalousie : autre erreur de la première épouse, car c’est ignorer que ce sentiment fait partie intégrante de l’amour. La jalousie instaure des limites, confirme Jean Lemaire*, psychanalyste, professeur de psychologie clinique à Paris. C’est une marque de notre époque que de vouloir alléger les contraintes, rendre les cadres flous, mais on ne peut pays y échapper. Tout comme les enfants souhaitent une certaine autorité de leurs parents, dans le couple, chaque partenaire attend de l’autre qu’il pose des limites comme autant de preuves d’amour. On proteste un peu, mais on attend ça. Cela nous valorise narcissiquement. Passer outre témoigne d’un manque de densité des relations, d’un degré très faible de la communication entre deux êtres. Difficile alors de durer. Mais, pour se parler efficacement, il faut commencer par se connaître soi-même. Beaucoup de problèmes de couple proviennent de cette difficulté, poursuit Jean Lemaire. L’inconstant ne s’explique pas toujours pourquoi il est volage. Que s’interdit-il dans son couple qu’il va chercher ailleurs ? L’épouse trop indulgente ne sait pas qu’elle provoque elle-même l’infidélité. Elle a besoin de sentir que l’homme de sa vie l’aime plus que toute autre. Pour en être sans cesse assurée, elle l’autorise à aller voir ailleurs, méconnaissant la volonté de tout homme d’être un bon époux. C’est ainsi qu’il se lasse des aventures… pour fonder un nouveau couple. »
« Il reviendra si je fais un lifting »
Passé 45 ans, une grande partie des femmes qui consultent pour un lifting sont des femmes qui viennent d’être quittées. Elles comptent sur une beauté purement morphologique pour reconquérir leur mari, explique Jean-Claude Hagège*. Or, ce ne sont pas quelques rides qui l’ont fait fuir, mais sans doute d’autres difficultés. Malheureusement, les liftings investis de cette attente sont souvent un désastre : ces femmes constateront qu’ensuite l’autre ne revient toujours pas. A nous de les persuader d’attendre un peu, de ressentir à nouveau un peu de narcissisme avant d’entreprendre une opération qui contribuera à restaurer la confiance en soi, mais n’accomplira pas le miracle souhaité.

Survient la rupture, qui révolte. D’autant qu’on avait cru, en courbant beaucoup l’échine, éviter justement ce naufrage. « Il faut faire le deuil d’un sentiment, du couple idéal que l’on croyait former avec son conjoint. Le deuil, aussi, de son aveuglement, explique Jean-Luc Viaux*, docteur en psychologie, expert agréé auprès des tribunaux. Le conflit s’impose alors comme la seule façon de faire durer le couple. On croit avoir encore prise sur quelqu’un quand on se dispute avec lui. Au cœur de ces combats de passions et de haines, les enfants et les bien matériels. Enjeux symboliques. « Si tu m’aimes, tu ne peux pas accepter de rencontrer ma remplaçante auprès de ton père », s’entendent dire les enfants – petits ou grands – des femmes répudiées. « Puisque je souffre, tu vas payer, menacent-elles leur mari.

Beaucoup pensent avoir été dupées. Même si, focalisées sur leurs propres sentiments, elles n’ont pas vu leur couple s’éteindre , remarque Sylvaine Courcelle, vice-président au tribunal de Paris, chargée des affaires familiales. Dans son bureau aboutissent ces êtres qui vont s’entre-déchirer aussi fort qu’ils se sont aimés. Les femmes qui ne travaillaient pas sont dans une vraie précarité, constate le magistrat. Une pension compensatoire est légitime. Mais, souvent, cette demande représente autre chose que de l’argent. Si le divorce survient à la cinquantaine, les enfants sont élevés, elles se sentent peu séduisantes, inutiles, même avec un bon métier. Quoi qu’on leur propose, elles considèrent que ce n’est pas assez pour panser leurs blessures, pour punir le fautif. Lui passe par des phases dont aucune n’est réellement adaptée à la situation. Quelquefois, au début, pendant un temps très court, il montre de la compassion. Que son ex-femme prend pour un restant d’amour. Elle croit en son retour et refuse l’argent proposé. Quand le principe de réalité la rattrape, l’autre n’est plus aussi généreux. »

Il peut même se montrer carrément mesquin. D’après Brigitte Rozen et Hélène Poivey-Leclercq, avocates, spécialistes du droit de la famille, les plus nantis se débrouillent pour cacher leurs revenus réels. Leurs enfants peuvent bien être pénalisés par cette attitude, ils sont happés par la nouvelle famille à construire. Philippe a mis sa société en faillite quand il m’a quittée, raconte Karen, 45 ans. Il est parti avec sa secrétaire. Ils vivent superbement. Moi, j’étais interprète. Quand je l’ai connu, j’ai arrêté de travailler parce qu’il avait besoin de moi pour monter son entreprise. Je n’ai jamais demandé à être déclarée. On s’adorait ; ça aurait été un manque de confiance. J’ai gagné mon procès contre lui. Mais, se disant insolvable, il ne m’a toujours pas donné un sou. Ses reproches : je n’ai pas su l’aimer. Je devrais même m’estimer heureuse qu’il m’ait gardée à ses côtés pendant vingt ans ! D’après Brigitte Rozen et Hélène Poivey-Leclercq, quels que soient leurs revenus et leur milieu social, sur cinquante hommes, trois se montrent simplement honnêtes quand ils rompent. Les autres, c’est la justice qui les y oblige. Aussi, les avocates ne soutiennent-elles pas le projet de divorce civil, jugeant qu’il rendrait les femmes encore plus vulnérables.

Pourquoi les hommes qui s’en vont se conduisent-ils mal ? La rupture du pacte est si culpabilisante qu’on préfère dire : le coupable, c’est toi, explique Jean Lemaire. Quand ils partent, c’est qu’ils ont depuis longtemps tiré un trait sur leur compagne et sur le passé. Ils sont heureux, pleins de projets. Ils ne se rendent pas compte que leur ex-femme se trouve au moment le plus aigu de la crise et de la douleur, note Sylvaine Courcelle.
La souffrance n’est pas là où on l’attend le plus. J’aurais préféré qu’il réussisse son nouveau couple, mais ce n’est pas le cas. Tout ce gâchis, alors que ça n’en valait pas la peine, s’indigne Béatrice. Nadia, dont le mari est tombé amoureux d’une femme du même âge qu’elle, affirme : C’est affreux de se demander : qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? J’envie celles qui sont larguées pour une bien plus jeune. Car ce choix est infantile, dérisoire. On peut supposer que, dans quelques années, l’homme sera lâché à son tour par sa poupée Barbie qui ne voudra pas jouer les infirmières avec un vieillard. Arbitres de justice ou panseurs de plaie analysent unanimement cet accident du parcours conjugal comme une véritable révolution pour celles qui le subissent après de longues années de mariage. Au pire, le désespoir est si vif, si annihilant, qu’il peut conduire brutalement au suicide. Le plus souvent, confusion des sentiments, violence des peines, rancœur durent plusieurs mois sous forme de dépression, d’impossibilité à redonner sa confiance.
Heureusement, le temps et les psychothérapies font que la plupart des femmes s’en sortent, assurent les thérapeutes. Plus fortes qu’avant, mieux averties. Mais le prix à payer est immense. P.G.


Interview

Elle: « Les lectrices me disent ‘’c’est mon histoire’’. »
Françoise Chandernagor: « La Première Epouse », histoire d’une rupture, livre de chair, plaie ouverte d’une femme « coupée en deux », est un best-seller depuis plusieurs semaines. Celles qui ont dû céder la place à une autre, parfois plus jeune, plus belle, trouvent un réconfort dans ces pages poignantes, dans cette mise à nu d’une des leurs, Catherine, présentée comme un écrivain célèbre, comblée et néanmoins anéantie par la défaite.

ELLE : Une femme abandonnée dans les mêmes conditions que votre héroïne a offert « La Première Epouse » à son mari en lui disant : « Voilà tout ce que je n’ai pas su te dire… » Quel effet cela vous fait-il d’être cette messagère ?

Françoise Chandernagor: C’est formidable. J’ai justement écrit ce livre pour raconter une douleur que la société voudrait ignorer, édulcorer, parce qu’un couple sur trois divorce. Moi-même, il y a une dizaine d’années, je n’ai pas su aider des amies qui vivaient cette déchirure. Leur longue dépression, leurs larmes m’agaçaient un peu. Quand je suis passée par le divorce, j’ai compris.

ELLE: Ce roman est perçu par certains comme un document autobiographique. Avez-vous parfois regretté de l’avoir publié ?

F.C: Jamais. J’avais besoin d’écrire ce livre et de la publier parce que je devais crier une vérité. Je l’ai fait par esprit de croisade. Peu m’importait le résultat. Je voulais que les femmes se donnent le droit d’avouer : j’ai de la peine, je veux qu’on la respecte. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à obtenir un tel succès. Jamais on ne m’a autant écrit. Dans la plupart des lettres, on me dit : « C’est mon histoire ! » En effet, c’est une histoire universelle, ce n’est pas la mienne. L’héroïne n’est pas moi.

ELlE: Comment vos proches ont-ils réagi à ce livre ?

F.C: Comme pour chacun de mes romans, mes enfants ont lu « La Première Epouse » avant sa publication. Rien ne pouvait les choquer. Parce que l’héroïne est une enfant naturelle, ma mère a été amusée : « Je vais passer pour une femme légère ! »

ELLE: Et si vous aviez laissé l’ex-mari de votre héroïne livrer à son tour sa façon de voir les choses ?

F.C: Dans mon livre, à un moment donné, Francis reproche à Catherine : « C’est ta version. » Elle répond : « Non, c’est ma douleur. » Sans doute donnerait-il une interprétation différente puisque tout permet de penser que lui n’est pas malheureux. Mais s’il était sincère, Catherine apprendrait probablement encore beaucoup plus de choses qu’elle n’en sait sur ses infidélités du temps de leur vie commune !

ELLE: Elle en savait déjà énormément. Pourquoi a-t-elle supporté d’être à ce point trompée ?

F.C: Parce que cet homme égoïste et volage n’est pas un monstre avec sa femme. Il est attentionné, gentil, séduisant, il l’invite à dîner aux chandelles, il lui fait des cadeaux… Et puis, comme beaucoup de couples soixante-huitards, Catherine et Francis croient que la jalousie, c’est obsolète. Enfin, Catherine ne veut pas imposer une cassure à leurs quatre enfants. On a beau dire que le divorce ne leur fait aucun mal, je pense que c’est encore une façon d’ignorer la douleur.

ELLE: Qu’est ce qui est le plus difficile à vivre dans une rupture ?

F.C: La période où il faut bien reconnaître que l’autre femme aime vraiment. Et qu’elle est aimée comme en croyait, seule, pouvoir l’être. On est en proie à divers sentiments. On se raisonne : « Il vaut mieux qu’ils soient heureux. » Puis, on revient à des souhaits moins nobles. Tantôt on est digne, tantôt on devient garce. Tantôt amoureuse, tantôt haineuse. On ne sait plus du tout où on en est. C’est très dur.

ELLE: Si Francis revenait vers elle, Catherine lui ouvrirait-elle les bras ?

F.C: Certainement. A tort, car il lui imposerait les mêmes situations et elle souffrirait de nouveau. Mais, en publiant son histoire, l’héroïne sait qu’elle accomplit quelque chose d’irrémédiable. Après ce coup-là, Francis ne pourra pas revenir. Elle s’interdit de l’attendre. C’est une thérapie brutale.

ELLE: La fin du roman laisse entrevoir que Catherine s’en sortira. Mais on a encore un peu peur pour elle…

F.C: En effet, rien n’est sûr. Elle n’est pas guérie. Seulement en meilleure voie.


* Auteur de « Amour et adultère à travers les âges », dans « Le Journal des psychologues », juin 1998.

* Chirurgien esthétique. Auteur de « Séduire : chimères et réalités de la chirurgie esthétique » (éd. Albin Michel).
* Auteur de « L’Enfant et le Couple en crise » (éd. Dunod).

ECHOS DES BAILLEURS DE FONDS


ECHOS DES BAILLEURS DE FONDS
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Le représentant résident de l'Union européenne et son homlogue de la Banque mondiale instruisent les hauts fonctionnaires des procdures de mise en oeuvre des projets de développement dans leur institution

jeudi, juin 01, 2006

LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT-1


LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT-1
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Le partenariat au développement aggrave la pauvreté et la misère. Qui est véritablement responsable de cette situation?

Concepts de développement économique en abondance


Alafia tressaille au sein des aspirations du peuple

Pendant ses deux quinquennats, le Général Mathieu Kérékou a su rétrocéder au Béninois les réflexes appropriés pour se reconnaître les uns les autres, pour vivre en communauté et pour réaliser leurs aspirations. Cet héritage de cohérence individuel et de projection sociale oriente la nouvelle classe politique à susciter l’émergence d’un modèle de développement économique fondé sur la participation du plus grand nombre.
L’enjeu, c’est le bonheur collectif communément désigné par l’expression « Alafia », d’origine haoussa véhiculé dans l’espace ouest africain.


En quête d’une identité économique, Dr Boni Yayi explore, expérimente et accomplit une démarche de gouvernance de proximité qui rapproche le gouvernant du gouverné. A l’épreuve du pouvoir d’Etat, le premier des Béninois rassure en se mettant à l’œuvre. Par ci par là, il mobilise les forces vives de la nation, communique sa vision, instruit les tâches favorables au décollage de l’économie nationale, décide les conditions de leur exécution et contrôle les activités correspondantes.
Dans les différents secteurs de la vie économique, l’Aigle de Tchaourou se jette sur les préoccupations d’intérêt national, les discerne avec sérénité, courage et sagesse; les fait étudier et exige la reddition des comptes dans les délais. Les activités gouvernementales telle la relance de la production du coton s’accompagnant des efforts de fournitures des produits pétroliers aux populations, se sont prolongées par le suivi de la restructuration du secteur des télécommunications et évoluent actuellement vers la redynamisation des activités portuaires...
Différents regroupements des acteurs des secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, du commerce et de l’industrie; ont donné lieu à des promesses de partenariat entre le gouvernement, les organisations du secteur privé et la société civile, pour retrouver une croissance économique convenable. Par ailleurs, la lisibilité des solutions apportées aux questions d'intérêt national lié à la décentralisation, à la coopération et à la politique intérieure; est discernée par la majorité des Béninois. A chaque étape, le Président Boni Yayi a bien su faire respecter les idées de ses interlocuteurs en se mettant au dessus des intérêts particuliers, pour définir l’esprit du changement qui passe par une action concertée sur les leviers de la croissance et de la création de l’emploi.

A travers le prisme de la mondialisation
Ce modèle de gouvernance de proximité convenable au peuple béninois, correspond à ses aspirations. Son intégration dans la poursuite et la mise en œuvre des réformes du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, devrait permettre d’optimiser et de compléter l’usage des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires au décollage d'une économie sinistrée. Ce qui n’est pas vérifié depuis trois décennies de coopération internationale. On est abasourdi de constater que le phénomène d’accumulation de la dette réglemente l’économie mondiale en réduisant l’influence des vocations nationales à créer la richesse et en déréglant l’ensemble des économies locales. Le remboursement de la dette aboutit à son aggravation par la création de dettes nouvelles qui n’ont pas assuré le retour à la croissance. Les rentes à la démocratie deviennent l’étalon du libéralisme économique pour accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et sociales sans véritablement réduire la pauvreté. Le Bénin est devenu de plus en plus dépendant des sources internationales de financement, ce qui a pour conséquence d’étirer le fardeau de la dette extérieure malgré les allègements successifs de la dette. A cette allure, le citoyen honnête et patriote regresse.
En tirant la sonnette d’alarme, nous voulons d’abord reconnaître la professionnalisation de la gestion des affaires publiques du Dr Boni Yayi. Ensuite, nous espérons que les partenaires au développement accorderaient une attention soutenue aux aspirations des Béninois. Car, quel que soit la dextérité politique de l’Aigle de Tchaourou, et quelles que soient les circonstances d’exercice du pouvoir d’Etat au cours de ce son mandat, les Béninois sont assez mûrs pour lui donner blanc seing de conduire leur destinée sans rendre compte des difficultés rencontrées et des succès enrégistrés. Un véritable changement pourrait alors s’opérer. Dès lors que la communauté internationale saura mettre de l’ordre dans le chapelet des procédures de mise en œuvre des concepts de développement qu’il revient à tout ministre chargé de l’économie de pays pauvre surendetté de savoir égrener, pour implorer la charité des donateurs ou pour solliciter un crédit, la mutation des valeurs politiques et économiques s'accomplirait.
A travers le prisme de la mondialisation, nous restons à l'avance désabusés que les efforts du Dr Boni Yayi risqueraient d’être déformés. En incorporant sa démarche dans la réalisation des objectifs du millénaire du développement, son gouvernement devrait s’atteler à accomplir les activités prévues dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) en cours d’élaboration, pour rendre le Bénin éligible à l’allègement de sa dette publique; condition nécessaire à élever l’emblème national aux concert des nations et dans les instances de la communauté internationale et continentale dont le Népad. Autant de modèles de développement que d'enjeux mondial ou continental. Face à ces enjeux, Dr Yayi Boni précédemment Président de la Banque Ouest Africaine de Développement est un disciple incontestable. Par le passé, il a chaque année, supervisé le renforcement de l’appui aux investissements porteurs de croissance économique dans les pays membres, fourni des efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations et participé aux mesure d’allègement de la dette par l’initiative PPTE. En cette période, les priorités de la Boad avaient concerné le financement des projets spécifiquement destinés à la lutte contre la pauvreté ainsi que la promotion et le financement de l’intégration économique et du secteur privé.
Une question tout de même: comment le gouvernement du Bénin s'est il comporté avec la Boad pour demeurer dans une situation financière aussi misérable? On est tenté de déduire qu'une seule logique suffit pour saisir les conjonctures économiques : le surendettement en vue de réduire la pauvreté. Est-il possible aux gouvernants d'en être épargnés sans courir le risque de l'exclusion?
Conscient de cette réalité et confiant des aptitudes de l’Aigle de Tchaourou, les Béninois s’interrogent encore sur les dispositions macroéconomiques susceptibles d’atténuer les obstacles liés à l'ouverture de sa politique sur la coopération internationale. Certains pensent que le gouvernement devra rivaliser de sérénité et redoubler d’effort pour ajuster ces contradictions qui contribuent entre autres, à l'aggravation de la pauvreté par la mondialisation du chômage. D’autres le répètent constamment : "la confiance du peuple pour l’action du Président Boni Yayi est un facteur de stimulation devant conduire les Béninois à produire des richesses, en valorisant les ressources financières mises à la disposition du gouvernement par la communauté internationale"

Bénin 2025 Alafia
Le contenu des études « de perspectives à long terme - Bénin 2025 Alafia » pour servir de boussole à l’élaboration du Dsrp2 décrit les aspirations individuelles et collectives des Béninois. Son exploitation servirait à mieux négocier le financement des projets de développement. La démarche atténuerait les risques de désintégration de la gouvernance de proximité au cours de son passage dans le fatal prisme de la mondialisation. Une projection sur son contenu est de nature à situer le lecteur sur la volonté des béninois à accomplir de beaux rêves pour éviter de préparer un triste réveil.

Aspirations des populations et problématique du développement
La collecte des aspirations s’est déroulée de façon intensive du 02 mars au 16 avril 1999. Elle s’est poursuivie, à temps partiel jusqu’au 30 juin 1999 au niveau des personnalités politiques (anciens et actuels ministres et députés, chefs de parti). L’enquête a couvert toutes les divisions et subdivisions territoriales (départements et sous-préfectures), les principales aires socioculturelles et plusieurs groupes de minorités ethniques configuratrices de la société béninoise. Elle a aussi couvert les différentes catégories socioprofessionnelles, sensibilités politiques et confessions religieuses : ministres, députés à l’Assemblée nationale, responsables ou représentants de partis politiques, d’institutions de la République, d’organisations syndicales, d’Ong, d’associations de développement, des forces armées béninoises et d’associations professionnelles, ainsi que des enseignants et chercheurs, de hauts fonctionnaires de l’administration, des ouvriers, des agriculteurs, éleveurs, pécheurs, des conducteurs de taxi moto, des étudiants, etc.
Au total mille sept cent quatre (1704) personnes ont été enquêtées dont cinq cent soixante trois (563) femmes. Le traitement de cette riche moisson, complété par les résultats de travaux antérieurs a permis d’identifier les aspirations des populations béninoises et d’établir la problématique du développement du pays.

Les aspirations des populations
L’aspiration est un processus psychologique par lequel un individu ou un groupe social est poussé de sa situation du moment vers un objet proche ou éloigné dont il prend conscience à travers des images, des représentations ou des symboles. Dans l’approche prospective à caractère participatif, l’aspiration traduit un motif pour l’action. Les aspirations sont collectées, traitées, analysées et présentées à travers six (06) principaux domaines permettant d’appréhender le développement dans sa globalité : économie, société, politique, environnement, culture et technologie.

Les aspirations économiques
Quatre aspirations fondamentales sont exprimées dans le domaine économique :
*un Etat, acteur et véritable facilitateur du développement économique : il s’agit de recentrer le rôle de l’Etat pour l’amener à assurer une bonne gestion économique en fixant les règles du jeu, en faisant de bons choix stratégiques et en déployant de bonnes politiques pour corriger les déficiences du marché, soutenir les objectifs de développement et assurer une répartition équitable du revenu.
* un secteur privé dynamique, entreprenant et innovateur : la promotion du secteur privé nécessite des hommes d’affaires capables d’initiatives, prêts à s’associer et à prendre des risques.
* une économie prospère et compétitive : il s’agit de donner une nouvelle impulsion à l’économie nationale afin qu’elle soit plus productive et capable de conquérir de nouveaux marchés. Dans ce cadre, quatre défis sont à relever :
- préparer l’économie béninoise à l’intégration régionale et à la mondialisation ;
- faire réellement de l’agriculture la base de l’économie nationale ;
- valoriser la vocation et la tradition du Bénin dans le domaine des services ;
- optimiser les effets de voisinage avec le Nigeria.
* émergence de pôles régionaux de développement viables : c’est le souhait d’une meilleure gestion de l’espace qui, dans le cadre de la décentralisation, permettra une mise en valeur optimale des potentialités de chaque région.
Les aspirations du domaine social
Les béninois aspirent fondamentalement à un Bien-être social, individuel et collectif à travers sept (07) pôles d’ancrage :
* une éducation efficace et performante, pour produire des citoyens responsables, professionnellement en phase avec les progrès scientifiques et techniques et les réalités nationales ;
* soins de santé de qualité, par la disponibilité et à un coût non prohibitif des soins de qualité pour tous.
* sécurité des personnes et des biens, par une maîtrise des phénomènes de violence et de banditismes et l’arrêt de la fragilisation de la morale sociale;
* sécurité sociale généralisée, pour une vie sécurisée et décente, une meilleure intégration sociale des personnes vulnérables et une justice plus équitable.
* organisation religieuse libre et paisible, pour que cesse la profusion de groupes et mouvements religieux, les actes d’immoralité et les difficultés de cohabitation
* vie familiale harmonieuse et épanouie, par l’arrêt du processus de déstabilisation de la dynamique familiale et communautaire et des différentes formes de dissociation et de déviances ;
* position sociale valorisée de la femme béninoise, par la reconnaissance et le plein exercice de ses droits fondamentaux

Les aspirations politiques
Neuf points forts ont émergé de l’expression des aspirations des populations sur le plan politique :
* alternance démocratique et multipartisme raisonnable, pour éviter les longs règnes autocratiques et la prolifération à l’infini des partis politiques ;
* unité nationale et paix, pour une société paisible débarrassée de tout esprit régionaliste ou tribaliste grâce à des dirigeants politiques rassembleurs, patriotes, intègres et véritablement démocrates ;
* performance des institutions de contre-pouvoir et de l’administration, par la diminution, voire la suppression des lourdeurs administratives et procédurières, de la politisation de l’administration et du clientélism
* libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur des frontières, par la suppression des multiples postes de contrôle qui sont aujourd’hui de véritables points de tracasserie, de corruption et de rançonnement ;
* gestion participative du pouvoir, grâce à l’effectivité de la décentralisation et à l’émergence d’une société civile forte, responsable et capable de servir de moteur du développement et de garant de la démocratie ;
* bonne gestion des solidarités, justice sociale et équité, par l’assistance aux pauvres, la satisfaction des besoins sociocommunautaires et une meilleure redistribution des ressources ;
* bonne gouvernance, par le primat de l’Etat de droit, la transparence, la responsabilité, l’efficience et l’équité dans la gestion des affaires publiques,
* diplomatie entreprenante et performante, pour une amélioration sensible des relations extérieures du pays, le renforcement de l’intégration régionale et la coopération décentralisée ;
* citoyenneté nationale, à créer et à développer pour mettre fin à l’instrumentalisation de l’ethnie et de la région à des fins politiques, afin que la citoyenneté nationale l’emporte sur la citoyenneté ethnique.
Les aspirations au plan environnemental
Les béninois aspirent à un cadre de vie sain où des mesures sont prises pour protéger les ressources naturelles et prévenir les catastrophes et autres calamités.
Cette aspiration fondamentale repose sur les huit (08) points suivants :
* gestion rationalisée de la flore, de la faune et des sols, pour permettre aux éléments bio organiques de se reconstituer ;
* habitat sain et adapté, par la viabilisation des lieux avant leur habitation et par la sécurisation de la propriété foncière dans les villes comme en milieu rural ;
* espace bien géré, à partir de schémas directeurs, national et locaux, d’aménagement du territoire ;
* maîtrise de l’érosion côtière, par des actions nationales et régionales pour arrêter la fragilisation du littoral béninois ;
* maîtrise des ressources hydriques, pour satisfaire les besoins en eau aussi bien pour l’alimentation humaine que pour l’agriculture et l’élevage ;
* recours aux sources d’énergie respectueuses de l’environnement, par la généralisation à tout le pays de l’usage de l’énergie électrique et surtout de l’énergie solaire ;
* prévention des catastrophes et autres calamités, par la mise en place d’un dispositif adéquat, aussi bien pour la prévention que pour les interventions à l’occasion des sinistres ;
* une police environnementale renforcée, tant par la formation des agents et leurs équipements que par l’élaboration de réglementations appropriées et la mise en œuvre d’un programme pertinent d’information, d’éducation et de communication en matière d’environnement.

Les aspirations culturelles
Fondamentalement, les béninois aspirent à une vie culturelle authentique, convergente et rayonnante.
* vie culturelle authentique, par la défense, la sauvegarde et la promotion des cultures nationales et par une meilleure réglementation de l’afflux des productions artistiques étrangères.
* vie culturelle convergente, par la création des structures appropriées à la transmission et à l’internalisation des valeurs socioculturelles fondamentales (contes, devinettes, diverses initiations à la vie spirituelle et sociale) et par la revalorisation des pratiques culturelles.
* vie culturelle rayonnante, afin que le Bénin émerge dans le contexte culturel régional et international. Comme pour les artistes, la culture sportive devra être généralisée par la vulgarisation et le développement des sports de masse, ainsi que des sports d’élites et de compétition.
* une image positive de l’homme béninois, par le rejet des propos d’autodestruction et la promotion des qualités déjà reconnues, telles que la tolérance, l’hospitalité, l’intelligence, le dévouement au travail (surtout quand il est à l’extérieur) et l’esprit d’ouverture au dialogue et au compromis.
Les aspirations dans le domaine technologique
Deux aspirations majeures se dégagent des préoccupations des populations dans le domaine de la technologie :
* appropriation de la technologie moderne, expression de la volonté des béninois, non seulement d’acquérir et d’utiliser les nouvelles technologies, mais aussi de les maîtriser et d’innover à partir d’elles ;
* meilleure capitalisation des savoirs et savoir faire endogènes, par le repérage et le soutien des génies créateurs nationaux pour promouvoir et valoriser les outils et les procédés qu’ils ont mis au point.

mardi, avril 25, 2006

L'ascension de l'âme en fête


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Vidéo envoyée par valoafric
En Afrique noire, le deuil est une occasion de retrouvailles qui donne aux personnes éplorées l'avantage d'accompagner en compassion festive, l'ascension de l'âme du disparu

lundi, avril 24, 2006

Et si l’esclavage m’était conté


Entretien avec Tchatcha VII depuis Ouidah

Remonter dans le temps pour comprendre les manifestations du commerce triangulaire est un facteur de synergie pour identifier les acteurs ayant rendu célèbre dans le passé, le Port de Ouidah sur le Golfe du Bénin. A ce propos, Mito Honoré Féliciano de Souza, Tchatcha VII, Chef de la collectivité de Souza du Bénin et du Togo, apporte sa partition dans la présente œuvre de mémoire à valeur de forum.

Il offre aux cybernautes de ‘’Les Valeurs Ouest africaines’’, sa traduction de l’expérience de son ancêtre au XVIIIème siècle, Don Félix Francisco de Souza ayant pour nom de souverain Tchatcha 1er, au titre de vice Roi du Danhomé est connu pour son dynamisme dans le développement du commerce triangulaire.

Traitement humain des prisonniers de guerre
«Erigé au rang de second personnage du Royaume du Danhomé, Don Félix Francisco de Souza dit Tchatcha s’établit à Ouidah. Dans le cadre de ses fonctions, il recommanda à son ami Guézo, Roi du Danhomé l’idée d’un traitement humain des prisonniers de guerre autrefois décapités. Il s’agit de les mettre en esclavage, une activité tristement florissante de l’époque. Ainsi les captifs ramenés des différentes guerres ou razzia échappent à la mort. Vendus aux négriers et acheminés vers le Nouveau monde, ils servirent à produire le café et le sucre dans les plantations de leurs maîtres.

Bien entendu, cette mesure dont il fut l’initiateur, l’autorisa à disposer des meilleurs atouts pour réaliser les transactions d’esclaves. Aussi, le port de Ouidah améliora-t-il son dispositif à soutenir l’accroissement du trafic.

Pour les uns, Tchatcha est perçu comme un médiateur bienveillant entre le peuple et son Roi. Pour les autres, le Vice-roi est un généreux libérateur des prisonniers de guerre La collectivité de Souza jouit pleinement des délices de cette réputation que le temps n’a pu altérer. Dès lors, ses descendants vivent de génération en génération, en parfaite harmonie avec ceux des esclaves retenus à Ouidah, après l’abolition de l’esclavage. Aucune situation déplorable n’a été signalée. Les populations vivent en harmonie dans la belle et vieille cité de Kpassè. C’est heureux de citer en exemple Chantal de Souza, la Première Dame du Bénin et épouse de Thomas Boni Yayi, Président de la République.

L’innocence comme atout majeur
Don Félix Francisco de Souza fut abusivement prisonnier du Roi Adandozan, De cette épreuve émerge sa résolution de protéger les personnes dont la liberté est confisquée pour raison de guerre.
En effet, Tchatcha est arrivé du Brésil à Ouidah à l’âge de 34 ans pour travailler au Fort Portugais au titre de Commandant. Après sa démission, il s’est installé à Badagry au Nigéria et créa des comptoirs commerciaux avec le Brésil où il retourna Il revint à nouveau s’établir à Anécho au Togo. Ses relations d’affaires avec le Roi Adandozan lui ont valu le harcèlement. Il fut arbitrairement prisonnier de celui-ci alors qu’il tentait de recouvrer ses créances. Convaincu de son innocence, Gankpé, demi frère du Roi a facilité son évasion de la prison. Réfugié à Anécho, via Savalou et Atakpamé, il aida en retour de l’ascenseur, son libérateur à renverser du trône le souverain persécuteur. ²Gankpé devient alors Roi Guézo du Danhomé et Tchatcha 1er , le Vice Roi.

Facteur de synergie
Pour l’équilibre de notre monde en proie à l’égoïsme et à la violence, le rapprochement entre les peuples est un facteur de synergie. A ce propos, tous les descendants de Don Félix Francisco de Souza se joignent à moi pour dire publiquement pardon aux victimes de cette tragédie et à leurs ayants droits. Il est plus juste de reconnaître cette activité comme un crime contre l’humanité. Si telle est l’implication de la famille de Souza dans le commerce des esclaves qui donne lieu à diverses manifestations culturelles de souvenirs Tels le Panafest au Ghana, le Festival Ouidah 92 et Festival Gospel et racines au Bénin; c’est plutôt notre devoir d’accompagner cette dynamique

Nouvelles passerelles de solidarité
L’intention de permettre à des descendants d’esclaves vivant hors du continent africain de retourner à leur origine, sur la terre de leurs ancêtres, notamment à Ouidah, est louable. Par cette ouverture au dialogue, nous créons des passerelles de fraternité, utiles à l’enracinement de notre vocation historique à coopérer, à partager et à accueillir. Notre devoir est d’atténuer les douleurs et les frustrations émergeant du souvenir de l’esclavage comme une origine du sous-développement et de la misère des peuples africains.
A cet effet, nous, Tchatcha VIII, septième successeur de Don Félix Francisco de Souza, établissons avec les milieux politiques et culturels du Brésil, terre natal du Vice roi du Danhomé notre ancêtre commun, des initiatives de synergie afin d’ériger un pont durable et fraternel et d’échanges entre les communautés brésiliennes et béninoises.
Réciproquement, les officiels brésiliens viennent à Ouidah en visite officielle d’amitié et de travail. Ils ont pris acte de l’existence de la collectivité de Souza au Bénin et au Togo, de son organisation et de ses activités. Nous sommes constamment conviés au Carnaval de Rio. La réalité des charges jugées très onéreuses pour rendre effective la participation de notre délégation est une raison de notre absence au Carnaval. Ces occasions permettent aux différentes composantes de la collectivité de Souza, du Bénin et du Togo de se rappeler de leur racine et de vivre harmonieusement leurs valeurs culturelles d’origine. La redynamisation de la musique brésilienne ‘’bourian’’ est une expression de notre volonté.
De même, en visite officielle au Bénin, le Président Inacio Lula da Silva en foulant le sol de Ouidah au mois de février dernier, a rappelé : « les hommes et les femmes du continent africain sont exportés vers l’Amérique en qualité d’esclave pour aller travailler dans les plantations Ainsi, grâce à leurs souffrances et à leur travail, ils sont arrivés à construire ce pays … il n’est plus question de se souvenir encore de ce passé douloureux mais de penser à l’avenir »

Notre charge au quotidien
Depuis notre accession en 1995 au trône du 7ème successeur de Tchatcha 1er, nous nous déployons dans les projets favorables à l’émergence de l’unité et de la paix entre les différentes composantes des descendants de Tchatcha vivant au Bénin et au Togo. Cette vision se traduit par la mise en œuvre de diverses actions de rassemblement, notamment : offrir à chacun un gîte dans la maison de notre précurseur. Aussi, explorons–nous les possibilités de réaliser ensemble l’entretien et la sauvegarde de notre héritage dont les reliques révèlent le talent des artisans du 19ème siècle.

Enfin, participer au retour des descendants d’esclaves vers leur terre d’origine, est un chantier porteur d’espoir pour le développement économique et culturel de l’Afrique et du Bénin »

vendredi, avril 21, 2006

Quand le tèkè s'ébranle


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Vidéo envoyée par valoafric

Folklore du Bénin

Les expressions culturelles au Bénin sont d'une richesse artistique, faite de gestes, de couleurs, de son, de traditions et de culte. Cette vidéo illustre un modèlé extrait du support réalisé par Les ''Ballets du Bénin'' de Télesphore Sagbohan.

C'est ici le moment de découvrir et d'aimer le tèkè, un rythme du septentrion dont s'emparent les princes Batoonu pour indiquer qu'un événement est joyeux.

En Afrique noire, la joie de vivre est consacrée à chaque instant. Elle se manifeste par le sourire qui se donne mutuellement et aisément, sans crainte et sans intérêt. L'expression artistique se découvre gratuitement et gracieusement sous un soleil qui éclaire l'ensemble des mouvements à jamais fixés dans le temps et dans l'espace.

mardi, avril 11, 2006

Le souverain face à l’opinion publique au Bénin


Quel dommage d’avoir à se faire élire ?

Les gouvernements ont un juge infaillible : l’évènement
La volonté nationale de changement décidée dans le silence des urnes, à l’issue des élections présidentielles est bel et bien un éloquent exemple d’évènement qui oriente les décisions du Président Thomas Boni Yayi désigné dans l'arène politique "Aigle de Tchaourou".
N’étant l’homme d’aucun parti, ni d'aucun système, il se configure à son l’investiture à la magistrature suprême, le 6 avril dernier, l’homme d’un combat. Deux jours plus tard, l’Aigle de Tchaourou, apparaît comme l’homme d’une politique, en présentant à la nation son premier gouvernement. Aujourd’hui, il incarne l’homme d’une espérance, en fondant ses directives sur la volonté du changement.
Bien qu’à l’écoute du peuple, il est injuste de constater que l’opinion rivalise d’échos pour rappeler au souverain, le changement qui constitue la norme des dispositions politiques au Bénin. Alors, quel dommage d’avoir à se faire élire ?

Pourrait-il en être autrement ?
Non. Dès lors que le Chef de l’Etat s’est inscrit dans la logique du changement, il devient prudent dans ses mouvements:
- Evitant de récupérer les Chefs de parti en leur offrant un portefeuille ministériel, il valide son discours sur la qualité des hommes, la rigueur et le détachement en matière de gouvernance.
- Aussi, est-il réservé à l’égard de ses partisans en réduisant les risques d’asservissement de son gouvernement à des manipulations démagogiques et partisanes.
- Pour le choix de ses ministres, le premier magistrat du Bénin s’est donné des critères pouvant soutenir son aptitude à exercer aujourd’hui, demain et plus tard, la fonction d’arbitre entre les communautés et entre les partis. Il s’est employé à instruire ses services de renseignement, de vérifier la double compétences de manager et de leader de ses collaborateurs pour justifier leur vocation individuelle et collective à reconstruire le Bénin. L'enjeu, c'est d'offrir à ses citoyens une classe politique convenable et pourquoi pas nouvelle ?
En effet, l’Aigle de Tchaourou se distingue par sa vision de la gestion de la chose publique qui autorise le plus grand nombre à discerner son attachement aux convictions de démocratie et de croissance. A présent, les leaders politiques sont coupés des Béninois parce qu’ils n’apportent pas de réponses crédibles à leurs problèmes. On ne les croit pas capables d’en apporter. C’est justice d'envisager le renouvellement des acteurs animant la vie politique. A ce propos, l’irresponsabilité présidentielle ne sera plus tolérée. Les Béninois l’ont mal vécue pendant quarante six années successives comme une résignation, un mal gratuit pour maintenir la paix sociale. En observant l’impunité des élites indélicats enclin à la délinquance administrative, les Béninois désespèrent d’une gangrène avérée du service public.
Il faut avoir le courage de le reconnaître : les hommes politiques et leurs acolytes sont directement mis en cause. Il est question de corriger leur incapacité à agir sur la corruption qui renforce le chômage des jeunes, l’exode rural, la misère et l’insécurité.

De quel changement s’agit-il ?
Le peuple béninois à l’origine du changement est à la fois surinformé et manipulé, traditionaliste et rénovateur, sédentaire et aventurier, pauvre et riche, patriote et impatient. Le Président Boni Yayi plébiscité pour accomplir ce changement est soumis aux manifestations de l'évènement qu’il s’efforce à traduire et à rendre opérationnelle, suivant sa compréhension de la volonté nationale. Au risque de démériter, l’Aigle de Tchaourou ne peut se faire justice à lui-même, encore moins à ses partisans pour disposer d’un gouvernement de partisans. Quel dommage d’avoir à faire élire son candidat, sur la base d’un projet de société jugé à présent caduque au regard des exigences des Béninois ?
La responsabilité de l’Aigle à faire en sorte que les descendants de Bio Guéra, de Béhanzin et de Toffa vivent mieux, expriment, développent et accroisent leur attachement à la démocratie et à la réduction de la pauvreté mérite d’être compris de son entouirage. Pour participer à cet objectif de la vie quotidienne de l’Etat, il faut disposer de la double compétences de manager et de leader. Savoir agir pour rendre compte suivant les résultats c'est fonder à présent l’avenir en oeuvrant pour améliorer inéluctablement les conditions d’existence des populations.
Quelle que soit l’efficacité recherchée dans la mise en œuvre des activités du gouvernement, la responsabilité du Chef de l’Etat est unique. En se mettant en phase avec la volonté nationale, l’Aigle de Tchaourou fait-il échouer sa propre volonté. En restant indifférent aux débats sur sa victoire aux élections présidentielles, le souverain se hisse-il au dessus des intérêts partisans. En se libèrant de la gestion du quotidien, s’affirme-t-il brutalement à jouer le rôle de conciliateur entre le peuple et sa classe politique d’une part et celui de régulateur du fonctionnement des institutions de la République d’autre part. L’animation et la gestion du gouvernement, de l’assemblée nationale, de la Cour constitutionnelle, de la commission électorale et de la haute cour de justice est régie par la constitution dont il est le garant.
Au regard de ce qui précède, le lecteur pourrait tenter de compléter les critères d’identification et de sélection des ministres, conseillers et autres collaborateurs de l’actuel Président de la République du Bénin. Notons en passant qu'en s’efforçant à gérer sa victoire avec humilité, l’Aigle de Tchaourou innove déjà. Est-ce cela le changement
A suivre

mardi, avril 04, 2006

L’avancement au mérite

Controverse sur une vision à combattre

Depuis environ quarante deux ans, l’Etat béninois est confronté à un dilemme presque permanent. Les recettes du budget national ne suffisent pas à assurer le paiement intégral des salaires et accessoires des travailleurs de la fonction publique dont l’effectif ne suffit guère à satisfaire les besoins en ressources humaines du service public.

Il apparaît que le problème ne serait pas pour autant résolu si l’Etat prenait la décision absurde de renoncer aux dépenses de souveraineté et à celles des programmes d’investissement public (PIP). Aussi, ce casse-tête dure-t-il depuis 1963, quels que soient les gouvernements et les régimes politiques qui se sont succédé dans notre pays.

Historique
Aux grands maux, les grands remèdes, dit-on souvent. Au Bénin, les remèdes de cheval auxquels les gouvernements successifs ont eu recours sont les suivants :

1. Dès 1963 l’abattement de 5 %, puis 25 % en 1968 sur les salaires des travailleurs qui sont administrativement avancés et promus conformément aux dispositions du statut général des agents de la fonction publique. Certes, durant les années de gloire de l’ancien régime du Parti de la révolution populaire du Bénin, favorisé par le boom pétrolier des années 70 à 80 et par la prospérité conjoncturelle de notre grand voisin le Nigeria, la croissance économique a permis au gouvernement d’inspiration marxiste-léniniste de lever la mesure d’abattement de 25 % sur les salaires à partir de 1974. Mais très vite la gabegie des ressources financières de la nation et des sociétés d’Etat, la corruption, les détournements des biens publics, la faillite des banques nationalisées, etc. ont eu raison de cette euphorie de la « société où il fera bon vivre pour chacun et pour tous ». Qu’il nous souvienne que dès 1986, cette situation a contraint l’Etat béninois en cessation de paiement à se rendre aux cabinets des ‘’Médecins’’ de Bretton Woods, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale qui, depuis douze ans recommandent à notre pays à économie malade, des traitements de choc, appelés programmes d’ajustement structurel très contestés par les travailleurs, mais en réalité incontournables et ‘’perdurables’’. N’en déplaise aux centrales syndicales. Malgré sit-in, marches de protestation, grèves, depuis 1986 les gouvernements successifs appliquent entre autres les ‘’conditionnalité’’ salariales des programmes d’ajustement structurel (PAS).
2. De 1986 à 1994, la suspension du recrutement des agents dans la fonction publique et du paiement de l’indemnité de résidence ou l’abattement de 10 % sur le salaire de base déjà insuffisant.
3. De 1988 à 1993, l’incitation à l’aventure du départ volontaire de la fonction publique dont plusieurs milliers d’agents ont adhéré au principe d’obtention de primes pour se retrouver pour la plupart plus démunis que jamais.
4. En 1993, le départ forcé dit ‘’ciblé’’ d’environ deux mille agents de la Fonction publique. Il en est résulté un dégraissage de la Fonction publique dont l’effectif est passé d’environ 49 000 agents en 1986 à 31 500 agents en 1997. Ce qui, selon les prévisions optimistes, devrait permettre à l’Etat béninois d’assurer une meilleure rémunération à ses travailleurs encore en activité.
Loin s’en faut, puisque force a été de constater que les ‘’conditionnalités’’ salariales précitées et proposées par les institutions de Bretton Woods, ne sont pas une panacée étant donné qu’en 1998 les salaires sont payés avec un retard de quatre échelons, c’est-à-dire à l’indice réel de 2000, soit un moins perçu sur salaire de six ans de services effectifs représentant 30 % en moyenne d’abattement.

Le Système d’avancement en vigueur
Le système en vigueur fixé par les articles 56 à 64 de la Loi n° 86-013 du 26 février 1986 portant statut général des agents permanents de l’Etat organisent les avancements comme ci-après :
1. L’avancement d’échelon ou évolution de la carrière à la verticale à l’intérieur d’un grade donné, est automatique pour les agents titularisés et a lieu tous les deux ans.

2. L’avancement de grade ou promotion ou encore l’évolution de la carrière à l’horizontale se fait au choix et à l’ancienneté par une commission paritaire nationale. il est établi tous les ans un tableau d’avancement sur lequel sont inscrits par ordre de mérite les agents proposables sur la base des notes et appréciations qui leur sont attribuées par leur chef hiérarchique respectif au cours des trois dernières années précédant l’année de promotion. Dans le souci de contenir la masse salariale l’article 9 du statut général susmentionné fixe par pourcentage les nombres maxima des candidats à promouvoir dans chacun des quatre grades des corps des personnels de la Fonction publique, soient : 40 % pour le grade initial à quatre échelons automatiques, 30 % pour le grade intermédiaire à trois échelons automatiques, 20 % pour le grade de la classe normale à trois échelons automatiques du grade terminal, 10 % pour la classe exceptionnelle à échelon unique du grade terminal et enfin sans pourcentage pour le grade hors classe à échelon unique. C’est le système de péréquation au terme duquel les agents particulièrement méritants atteignent le grade le plus élevé, hors classe, après vingt deux ans de services effectifs tandis que les agents les moins méritants ‘’péréqués’’ pendant deux années au passage de chacun des grades, l’atteignent eux aussi bon an, mal an, au bout de vingt huit années de services effectifs.


La controverse
Eu égard aux explications qui précèdent, les centrales syndicales et bien sûr la majorité des travailleurs soutiennent que le système actuel d’avancement d’échelon automatique couplé avec un avancement de grade régulé par la péréquation est autant valable et efficace que l’avancement au mérite. Alors, l’on devrait comprendre la controverse actuelle sur l’efficacité de la panacée que serait l’avancement au mérite.
L’embarras des gouvernements est qu’avec le système en vigueur tous les fonctionnaires y compris les moins méritant atteignent au plus tard, après vingt huit ans de services effectifs, le grade le plus élevé de leur corps avec toutes les contraintes budgétaires que cela comporte comme dépenses obligatoires votées que sont les masses salariales en constante augmentation.

Le gouvernement croit pouvoir désormais ‘’geler’’ ou tout au moins contenir cet accroissement ‘’pathologique’’ des dépenses salariales par le système d’avancement au mérite dont les tenants et les aboutissants sont encore très controversés.

A tort ou à raison, les travailleurs les plus sceptiques qualifient le système d’avancement au mérite de blocage de salaire qui ne dit pas son nom et qui pénalisera la majorité des agents de la Fonction publique béninoise. Le gouvernement s’en défend et rappelle qu’il faut commencer un jour ou l’autre à mettre en œuvre le plan de la réforme et de la modernisation de l’administration publique béninoise, conçu et arrêté par les Etats généraux de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, tenus du 12 au 16 décembre 1994.

Le gouvernement soutient qu’il est urgent et impérieux d’appliquer le point 8 (alinéas 4 et 5) du plan précité, qui ‘’recommande la valorisation des ressources humaines et le renforcement des capacités nationales de gestion par l’instauration d’une politique conséquente de suivi, de contrôle et de rémunération de la fonction publique, et d’un système d’avancement et de promotion dans la fonction publique fondée sur le mérite et la productivité. ‘’

Il en est résulté un projet de loi introduit par le gouvernement et relatif à l’avancement au mérite. Par rapport à la loi n° 86-013 du 26 février 1986 actuellement en vigueur, les innovations dudit projet de loi sont : la suppression de la catégorie E dont les emplois seront désormais exécutés par contrat, la réduction du nombre des grades de quatre à trois, l’instauration du mode de recrutement sur poste, la remise en cause de la confidentialité de la notation à laquelle l’agent sera désormais associé à travers la fixation d’objectifs préalablement définis avec lui.

Les débats à l’Assemblée nationale sur ledit projet de loi ont révélé d’une part, un consensus entre le gouvernement et le parlement pour l’adoption des innovations susmentionnées, et d’autre part, une vive controverse sur la réforme de la carrière et de la rémunération des agents de la fonction publique. Au terme de cette réforme, l’avancement d’échelon restera automatique et garanti par un système de progression automatique de la solde de base de tous les agents à l’ancienneté. Il sera doublé d’un système sanctionnant le résultat de l’appréciation des performances sous la forme d’une prime de performance.

La pomme de discorde est la suppression de l’automaticité de l’ancien système d’avancement de grade (ou promotion) après un maximum de deux années de péréquation. Désormais, la promotion ou le grade s’obtiendra à la fois par la justification de l’ancienneté et par celle de l’acquisition de nouvelles compétences. Autrement dit, les agents de la fonction publique seront désormais promus ou plus précisément avancés au mérite, après l’évaluation de leurs compétences nouvelles et de leurs performances, basée sur une méthode de gestion par objectifs assignés à chaque entité de l’Etat.

Surtout, ils le seront au prorata des disponibilités financières de l’Etat. Le nouveau système d’avancement de grade baptisé ‘’avancement au mérite’’, en remplacement de l’ancien système à péréquation maximale de deux années, sera-t-il à durée déterminée ou indéterminée ?
Les centrales syndicales ont amendé l’article n° 58 dudit projet de loi dans le sens de la fixation d’une durée maximale de huit ans.

Face à la ‘’conditionnalité’’ de l’avancement au mérite à durée indéterminée et relative au troisième programme d’ajustement structurel indispensable au financement de nos futurs programmes d’investissement public, le gouvernement actuel semble peu préoccupé par les préalables et le caractère élitiste dudit système d’avancement. Des interventions des ministres interpellés par le parlement, il ressort que le gouvernement cherche plutôt à obtenir à tout prix l’adhésion des travailleurs sous la forme de protocole d’accord avec les centrales syndicales.

Du reste, le sort des travailleurs dépendra des amendements que nos honorables députés porteront aux articles 9, 58 et 69 de ce projet de loi.
En effet, avec la loi votée par l’Assemblée nationale le mardi 15 septembre 1998 par 46 voix pour 36 contre et zéro abstention le système d’avancement au mérite n’accorderait ‘’d’avancement de grade’’ qu’à une minorité d’agents très méritants et performants dans l’exécution des objectifs fixés.

A la limite, notre fonction publique serait à l’instar de ‘’l’ordre national des décorés’’, un nouvel ‘’ordre national des fonctionnaires excellents au mérite.’’ C’est certainement un idéal noble de récompense aux agents qui satisferont aux obligations de résultats. Mais cette solution est-elle la panacée pour résoudre le problème de l’insuffisance ‘’perdurable’’ des ressources financières du budget national qu’on est tenté de considérer comme une fatalité qui frappe notre cher et riche pays, le Bénin à Etat paradoxalement pauvre ? L’expérimentation de ce nouveau système nous permettra d’en savoir plus.

A suivre

lundi, avril 03, 2006

Les réformes du service public

Etincelles dans la nébuleuse de la bureaucratie

Une pluie de réformes a ruisselée dans les profondeurs de l’administration centrale, en vue d’emporter sur son passage les immondices d'inaptitude professionnelle, de délinquance administrative et d’inefficacité dans la gestion des affaires publiques. Normalement, l’orage aurait pu nettoyer, désinfecter et ranimer les procédures réglementaires obsolètes en orientant les missions de l’Etat vers le résultat et la performance. C’est bien l’émergence de la culture du succès contre ce que le langage populaire appelle ‘’bureaucratie’’ au Bénin qui échoue inexorablement.

L’aigle de Tchaourou appelé dans le silence des urnes, à faire valoir sa dextérité à réussir ce pari de la modernisation de l’administration publique, là où ça piétine, oblige les travailleurs à l'expectative, dans le cadre d'une période de grâce bien limitée.

Pour reconnaître les bienfaits de la bourrasque des reformes du service public, le gouvernement en fin de mandat, réunit en Conseil des ministres du 24 avril 2005, a adopté la création, l’organisation et le fonctionnement des structures de concertation, de coordination et de gestion de la réforme administrative.

Dès lors que le cyclone du changement s’ajoutant aux réformes en cours, forment à présent de lourds nuages qui ne cesseront d’arroser l’administration centrale et de purifier les formalités administratives de tout genre.
Il convient d’éclairer le lecteur sur effets respectifs, en vue de prévenir d’éventuelles confusions :

1.La réforme de la décentralisation se poursuit depuis les élections municipales du 15 décembre 2002. Elle divise le Bénin en 77 communes auxquelles est transférée respectivement la responsabilité de l’éducation de base, des pistes rurales, des services de santé de base, d’approvisionnement en eau et de l’utilisation durable des ressources naturelles.

2.La réforme budgétaire en cours, transfère des compétences considérables aux ministères sectoriels grâce à la fusion du budget de fonctionnement de l’Etat et du budget d’investissement en un seul budget. L’introduction d’une budgétisation axée sur la performance donne lieu à l’élaboration des programmes d’action triennaux suivis de prévisions financières. De même, la création d’une Cour des Comptes autonome relèvant actuellement de la Cour Suprême fait également partie de cette réforme.

3.La réforme de la Fonction publique mettra un terme à la promotion automatique par ancienneté et introduit l’avancement et la rémunération au mérite.

4.La réforme du système judiciaire s’attelle à renforcer l’efficacité du secteur correspondant et à susciter le rapprochement aux justiciables à travers la création de tribunaux de première Instance dans tous les chefs-lieux de département. La création de deux Cours d’Appel supplémentaires est intégrée. La réforme a prévu l’organisation d’un programme de formation continue au profit des juges.

5.La privatisation des sociétés d’Etat limite le rôle du secteur public dans la production en s’appropriant les principes de l’économie libérale.
Force est de constater que la mise en œuvre de l’ensemble des réformes imprègne lentement le quotidien des populations en général et les conditions de travail des travailleurs en particulier. Elle participe de la consolidation de la croissance économique et de la réalisation des stratégies de lutte contre la pauvreté.

L’espoir placé dans le sérieux de la candidature de Thomas Boni Yayi assure le plus grand nombre, acteurs de la société civile, du secteur privé et du service public des changements dans l’organisation du travail.
Bien entendu, la réforme de la fonction publique, la réforme budgétaire, la réforme de la décentralisation et la privatisation des sociétés nationales, ont des effets induits sur la vie sociale.

La logique des reformes
Les efforts à consentir par le prochain gouvernement pour élaborer et mettre en œuvre toutes ces réformes, viseraient à consolider la stabilité macroéconomique, à promouvoir l’emploi, à encourager la participation des populations les plus pauvres, aux activités génératrices de revenus, à lutter contre la corruption, à renforcer la démocratisation et la décentralisation, et, à faciliter l’accès à l’éducation de base, à l’alphabétisation, aux soins de santé primaire et à l’eau potable.

En guise de bilan, les objectifs à atteindre par le gouvernement, aux termes du mandat présidentiel du Général Mathieu KEREKOU, en mars 2006 sont définis comme suit : réduire la part de la population du seuil de la pauvreté de 32 à 24 % dans les zones rurales et de 22 à 19 % dans les zones urbaines, limiter la mortalité infantile à 1,1 %, assurer l’accès à l’eau potable à 48 % des zones rurales et favoriser l’accès à l’école de base à 87 % des Béninois.

Qu’en est-il de ces promesses sans lendemain ?
La logique des reformes procède de la réalisation d’un cadre favorable à l’émergence du secteur privé en vue de promouvoir l’investissement aux niveaux international et national. Cependant, le constat d’une faiblesse nationale en matière de compétence professionnelle pose le problème de l’éducation considéré ici comme un facteur essentiel de la stratégie de lutte contre la pauvreté.

Situation de l’éducation au Bénin
Au Bénin, l’éducation privilégie l’élite au détriment des autres couches de la population. L’insuffisance des structures d’encadrement de la population à scolariser et l’analphabétisme prononcé donnent lieu à la présence chaque année sur le marché de l’emploi d’une majorité de Béninois sans éducation formelle et sans qualification requise. Cette réalité contraste avec la minorité d’élites bien formées et initiées aux valeurs de la civilisation moderne. Les effets négligeables de la contribution du secteur de l’éducation, freinent le développement économique en général et celui de l’agriculture, de la santé, de l’artisanat, du tourisme et de l’innovation technologique en particulier,
Les réformes en cours vise à soutenir la stratégie de lutte contre la pauvreté qui prévoit des actions insistantes en matière d’éducation. En réalisant un état des lieux, on peut comprendre les mesures adoptées et mises en œuvre par le gouvernement.

Le ministère de l’enseignement primaire et secondaire s’est fixé pour objectif de donner une éducation appropriée à tous les enfants béninois en prenant au sérieux le problème de l’accroissement rapide de la population et les différentes solutions politiques correspondantes. A ce titre, l’exonération à 100 % des droits d’écolage est une réalité en faveur des jeunes filles dans les établissements d’enseignement primaire public, localisés dans les zones rurales, telles que définies par le découpage territorial en vigueur au Bénin. Cette mesure sociale décrète que toutes les filles des milieux ruraux en âge scolarisable doivent être inscrites sans paiement de droit d’écolage.

La formation de techniciens compétents et d’ouvriers qualifiés nécessaires au décollage économique et industriel, relève du domaine de l’éducation et plus précisément du sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Le système est caractérisé par une demande de formation technique en pleine croissance, une offre de formation insignifiante et la faible capacité d’accueil mal répartie sur le territoire national. Les coûts d’installation élevés freinent l’ouverture des établissements privés d’enseignement technique industriel et agricole. Le système informel de formation professionnelle très répandu mais sans normes, s’adapte aisément à l’accroissement des populations analphabètes ou déscolarisées.

L’enseignement supérieur tente de régler en vain ses contradictions. En 2001, la carte universitaire s’est améliorée par la création de l’Université de Parakou à côté de celle unique d’Abomey Calavi. Bien d’autres centres universitaires reliés aux deux universités publiques et répartis dans tous les chefs lieux de département sont aménagés. L’effectif des étudiants selon le Ministre chargé de l’enseignement supérieur lors d’une présentation à l’Assemblée nationale, dépasse le nombre de 50 000. Au niveau pédagogique, la faculté des sciences Economiques et de Gestion par exemple, enregistre un nombre d’inscrits en 1ère année de plus 550 étudiants, chiffre bien supérieur à la capacité d’accueil de l’amphithéâtre.

La croissance démographique cloue le développement
En examinant la population au chômage, on s’aperçoit qu’elle est constituée majoritairement de jeunes gens et jeunes filles sans qualification requise. En quête d’un premier emploi ou théoriquement formés pour parler le latin dans un environnement technologique en constante mutation, leur profil ramène l’observateur au sempiternel problème d’inadéquation entre la formation et l’emploi. A y voir de près, on peut sans risque de se tromper, déduire que : plus une société s’élargit, plus ses besoins deviennent difficiles à satisfaire si les mesures correctives ne sont pas prises. L’ensemble des difficultés liées au taux de croissance démographique constitue des ‘’problèmes de population’’. Au nombre de ceux-ci, on peut citer l’effectif pléthorique d’élèves dans les classes. il est donc difficile à la communauté de construire des classes et de recruter des enseignants en nombre suffisant.

Les mesures appropriées
Actuellement, le gouvernement s’attache à comprendre l’ensemble des manifestations liées à l’accroissement des populations pour constituer une expertise apte à produire et à analyser les données relatives à la dynamique urbaine. Depuis quelques années, il recherche les principaux instruments d’observation de la vie sociale pour les adapter aux situations locales dans le cadre du développement sectoriel. La création de l’Observatoire du changement social participe de cette dynamique.
Le pauvre en question

L’importance des mesures permet de distinguer les problèmes de population et ceux de développement. Il s’agit d’interpréter les variables démographiques et leur interdépendance avec d’autres facteurs de croissance économique et social, pour servir de repères à l’élaboration des politiques sectorielles. ‘’Le pauvre en matière de population n’a pas les mêmes dimensions que le pauvre du point de vue du revenu’’. Cette considération en matière de population doit intégrer la stratégie de réduction de la pauvreté, pour donner aux diverses réformes du service public, l’énergie nécessaire à féconder durablement les procédures administratives et à les à renouveler.

C’est bien sur ce chantier que l’aigle de Tchaourou est attendu.

vendredi, mars 31, 2006

Extrait de la biographie du Maire

Nom de la ville : Lokossa
Echelon administratif : Circonscription urbaine
Pays : Bénin
Maire : HOUESSOU Raoul Akodjigbé
Titre : Maire
Coordonnées postales : Circonscription urbaineBP 138 - Département du Mono LOKOSSA (Bénin) Lokossa
Téléphone : 229.22 41.12.73
Télécopie : 229.41.19.73
Courriel : CirLok@intnet.bj
Nombre d’habitants :64 000
Date des prochaines élections municipales : 2008
Préoccupation essentielle du Maire: "Notre école est malade et qu’on ne peut bâtir une société digne de nom sans une éducation correcte"

Le Bénin profond se dévoile


La Commune de Lokossa à portée de tous

En compagnie de Monsieur Raoul Houéssou, Médécin en chef de l'hôpital de Lokossa et Maire de la commune, le lecteur découvrira le Bénin profond dans sa plénitude. En fonction des réalités locales de gouvernance, la commune de Lokossa assure à la réforme de la décentralisation en cours au Bénin, une expertise favorable à l'avancée à la démocratie.
Sur plusieurs points ci-après, Monsieur le Maire a exprimé sans inquiétude ses préoccupations, sa vision et ses espérances en partageant humblement ses expériences politiques. Cette démarche est une prémice qui se reproduira suivant l'appréciation du lecteur

I – Regard sur la commune et ses arrondissements
M. le Maire : La Commune de Lokossa, limitée au nord par la Commune de Dogbo, au Sud par les Communes d’Athiémé et de Houéyogbé, à l’Est par celle de Bopa et à l’Ouest par le Togo, est le Chef lieu des départements du Mono et du Couffo. Elle couvre une superficie de 26O km2 pour une population de 77.O65 habitants dont 38.124 hommes et 38.941 femmes (RGPH 2002 : Recensement Général de la population et de l’Habitat).

De part sa situation géographique, la Commune de Lokossa est constituée d’un brassage de populations venues de plusieurs régions. Ce qui justifie la diversité de sa population. Elle a aussi le privilège d’abriter tous les services départementaux et régionaux du Mono et du Couffo.
En effet, sur le plan territorial, elle compte cinq arrondissements à savoir Agamè, Houin, Koudo, Lokossa et Ouèdèmè avec un total de quarante trois villages et quartiers de villes (7 quartiers de villes et 36 villages). La répartition de cette population par arrondissement donne le résultat suivant :
v Agamè : 11.465 habitants
v Houin : 6.362 habitants
v Koudo : 12.427 habitants
v Ouèdèmè-Adja : 9.857 habitants
v Lokossa : 36.954 habitants
La commune de Lokossa est à 106 kilomètre de Cotonou, capitale économique du Bénin. C’est une population dans laquelle les jeunes de moins de 15 ans constituent les 52,1% de l’effectif global.

II - Présentation des collectivités locales
M. le Maire : Autrefois circonscription urbaine, Lokossa est devenu commune, comme toutes les localité du Bénin, depuis l’avènement de la décentralisation. Elle est dotée d’un conseil communal. Ce conseil a été installé le 19 février 2003. Il constitue l’organe délibérant des décisions issues des sessions. A sa tête se trouve M. Raoul Houessou, élu Maire . Il est responsable de l’organe exécutif.

Depuis la mise en œuvre de la décentralisation au Bénin, le conseil communal de Lokossa, surtout son organe exécutif qu’est la Mairie, a la lourde mission de conduire à bien les affaires de la commune, afin de l’inscrire sur la voie du développement durable. Il s’agit là d’un défi majeur qui requiert la mobilisation et la participation de toutes les forces vives de la commune aux tâches de construction. Or, les populations ne maîtrisent pas forcément les enjeux de cette nouvelle forme de gestion de la chose publique. Ainsi, conformément à la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin en son article 2 : « la commune constitue le cadre institutionnel pour l’exercice de la démocratie à la base. Elle est l’expression de la décentralisation et le lieu privilégié de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques locales». A ce titre, le Maire a l’obligation de rendre compte périodiquement à la population afin de susciter son adhésion permanente aux actions de développement local.
C’est pourquoi, nous avons instauré au niveau de la commune un dialogue permanent avec les populations. Dans ce sens, la communication interne et externe à l’administration font l’objet d’une attention très soutenue.

Nous avons dès notre arrivée commencé par l’organisation de l’administration communale après la mise en œuvre de l’élaboration du plan de développement communal. Pour faciliter le processus communicationnel, il a été créé un service de la communication. Ce service a élaboré un plan de communication local annuel et assure son suivi régulier. C’est ce qui nous a permis de créer au niveau de la mairie, une revue trimestrielle d’information dénommée « Lokossa-xo » qui est distribuée à titre gratuit aux populations et partenaires au développement. Il y a eu la signature de contrat de prestation de service avec la Radio Mono, la Voix de Lokossa pour faire passer non seulement les communiqués radio diffusés de la mairie mais aussi des émissions interactives dénommées « Allo la Mairie » pour les actions telles que : le compte rendu des actions du conseil communal, la sensibilisation et autres.

Une brochure de présentation de la Commune est éditée avec une autre brochure que nous appelons le PDC en bref (Plan de Développement communal). Dans le souci de faciliter aux populations l’accès aux NTIC, nous avons essayé de créer un centre multimédia qui fonctionne à merveille. Ce centre permet à nos populations de faire des recherches dans divers domaines d’activités. Aussi, s’agit-il de la création d’un espace d’épanouissement et de divertissement des populations. Nous envisageons faire la connexion à haut débit à Internet par satellite pour améliorer la communication à moindre coût. Les citoyens pourront facilement être connecté dans leurs travaux de recherche. C’est un projet dont le financement est bouclé. Il ne reste que le démarrage des travaux d’installation.
Une réorganisation de notre centre de documentation est en cours de réalisation. Il faut signaler que toujours dans le cadre des NTIC, la mairie a bénéficié depuis l’année dernière du Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles, d'une Unité d’Information Publique (UIP). C’est le lieu d’exprimer notre gratitude pour ce lot de deux micro-ordinateurs, une imprimante, un onduleur et autres accessoires dont la mairie a été gratifiée afin de permettre à la radio locale de relayer les informations du gouvernement.

En ce qui concerne les contacts avec les populations, des réunions s’organisent périodiquement pour échanger avec elles sur certains problèmes de développement. Dans cette même optique, il est important de souligner qu’en septembre 2004, nous avons organisé une tournée dans les arrondissements pour vulgariser le Plan de développement communal. En 2005, une nouvelle tournée est entreprise toujours dans les arrondissements, mais cette fois-ci, nous avons choisi de parcourir tous les villages de la commune afin de recueillir les préoccupations des populations. Cette opération a connu son démarrage le 28 juin 2005 par l’arrondissement de Houin. L’objectif est de constater les réalités quotidiennes que vivent nos communautés avant de savoir les stratégies à mettre en œuvre pour répondre ces différentes préoccupations.

Actuellement, nous avons un projet important, celui de procéder à l’érection de certains hameaux en quartiers de ville et villages en tenant compte du nombre d’habitants qu’ils regorgent.

Il faut rappeler que notre site Internet est en cours de réalisation et sera fonctionnel sous peu. Ainsi, toutes les informations sur la vie communale, les loisirs, les associations, etc peuvent être consultées à tout moment sur ce site. Toujours dans l’optique du service au public, les heures d’ouvertures du centre multimédia ont été revues et relevées après sept mois de travail. Le centre est maintenant ouvert tous les jours de huit heures à 22 heures, parfois à 23 heures. Ce changement a un impact positif sur la fréquentation. L’accueil se veut donc toujours plus performant et de qualité.

Pour améliorer le dialogue avec le citoyen, nous sommes entrain de mettre en œuvre d’autres stratégies plus efficaces en matière de communication.

Enfin, nous avons planifié une série de formation en direction du personnel de l’administration communal pour améliorer la prestation de service à la mairie. L’élaboration et l’adoption du Plan de développement communal ont été possibles grâce à l’appui conseil de la Service Néerlandais de Volontaires. Nous pouvons vous affirmer à ce niveau que plusieurs actions ont été menées. La bonne gouvernance et la transparence nous obligent à partager de façon régulière l’aboutissement ou non de certaines de nos actions menées ou entreprises. C’est ce souci qui nous guide à penser, en plus de tout ce qui se fait en matière de communication, à l’organisation de journées porte ouverte sur la mairie avec une conférence de presse à l’ouverture.

Par ailleurs, nous pouvons vous dire que la Commune est composée de plusieurs groupes sociolinguistiques dont les Kotafon et les Adja constituent le grand nombre soit respectivement une proportion de 70% et 26%. La population est en majorité rurale soit 64%.

Les principales activités économiques peuvent se résumer à : agriculture, élevage pêche, exploitation de bois de chauffe, exploitation des carrières de gravier. Quant aux secteurs secondaire et tertiaire, ils restent embryonnaires (déclin de la filière palmier à huile, faute d’une politique de diversification et de substitution. Mais, nous sommes actuellement entrain de dynamiser cette filière avec une nouvelle politique, celle de développement).
Nous avons engagé une nouvelle politique dans ce secteur dans le domaine de l’environnement :
- Assainissement : C’est un volet qui préoccupe le conseil communal et son organe exécutif. Dans ce domaine, plusieurs activités ont été engagées. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du plan de zonage, de la destruction périodique des dépotoirs sauvages, de l’entretien courant des voies d’accès, pavées, de l’entretien périodique des caniveaux et de la collecte des ordures ménagères, de la lutte contre les sachets plastiques.
Toutes ces actions contribuent énormément à régler le problème de l’assainissement de la ville. Il faut signaler que dans le domaine de l’assainissement, nous bénéficions de l’appui de nos partenaires d’Evere en France, pour accomplir pleinement cette activité. C’est ce qui justifie l’achat des charrettes depuis un moment et d’un camion benne cette année.

Un point important de ce volet concerne la salubrité. Elle a lieu tous les derniers samedi du mois et est dénommée : journée mensuelle pour un environnement sain. Une mobilisation générale des populations est faite autour cette activité. Elle est élargie aux arrondissements de la Commune.

- Reboisement : À ce niveau, nous avons commencé par reboiser non seulement toutes les artères de la ville sans oublier les arrondissements mais aussi des domaines appartenant à la mairie.
- Voirie : Au cours de l’année passée, nous avons enclenché le processus d’achat d’un bulldozer pour ouvrir et réhabiliter certaines voies dans la commune. Ce processus a connu son aboutissement en 2005. Ce qui a permis à la Mairie de réaliser non seulement la réhabilitation de certaines voies mais aussi l’ouverture de plus de trois kilomètre de piste entre Agnito dans l’arrondissement de Koudo et Dessa dans l’arrondissement de Houin.
- Pollution : Des actions importantes ont été menées dans tous les secteurs à travers des réunions, des émissions radiophoniques, des communiqués radio diffusés pour amener les populations à prendre conscience des méfaits de la pollution.
- Pour aménager les bas-fonds et faciliter la promotion de certaines cultures chez nous, il a été retenu à Tinou-Hounsa la mise en valeur du forage artésien pour l’irrigation d’un domaine de deux (02) hectares pour la riziculture, le maraîchage et la culture de banane plantain et l’installation de trois bornes fontaines, une entre Dévikinto et Agonsa, une à Lohoué et une à Agnivèdji.
Pour ce qui est du cadre de vie des populations, plusieurs actions sont menées et continuent d’être menées dans le sens de leur bien être.
En matière de l’hydraulique villageoise, nous avons mené des actions pour assurer l’accès à l’eau potable aux populations. Il s’agit de : Agnito, Kplogomè I et II, Tozoumè, Atikpéta, Agnivèdji. Il existe d’autres villages qui seront prise en compte pour 2005.

Dans le secteur de l’éducation, plusieurs actions ont été entreprises et d’autre déjà réalisées. Il s’agit de :
- Construction d’un module de deux classes à l’Ecole primaire publique de Tozounmè groupe B
- Construction d’un module de trois classe à l’Ecole primaire publique d’Alligoudo.
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique d’Adrogbo groupe B dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique d’Agamè groupe B dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de trois classes à l’Ecole primaire publique de Dessa dans le cadre du PNDCC (En cours)
- Construction d’un module de deux classes au Ceg4
- Six villages ont bénéficié cette année des activités du PNDCC.
Grâce au partenariat Lokossa-Evere, nous avons organisé en août dernier un atelier d’échanges d’expériences entre enseignants d’Evere (Belgique) et enseignants de la maternelle du Mono et du Couffo.
Dans cette même optique, quatre enseignants de Lokossa se sont rendus à Evere pour le même objectif.

Dans le domaine de la culture et sport nous avons :
- Organisation de concours de musique traditionnelle (groupe de musique folklorique)
- Organisation de concours de dessin conduisant à la réalisation du logo de la Commune
- Création de l’orchestre communal (IROK) mais n'avons pas encore d’instruments de musique
- Participation à l’organisation de la fête traditionnelle « Yê »
- Participation à l’organisation du 1er anniversaire du décès de l’artiste GNONNAS Pédro
- Organisation d’un atelier de formation en direction opérateurs économiques pour la promotion de leurs activités.
- Organisation du tournoi communal doté de trophée : l’objectif est de constituer une équipe communale. Toutes nos actions en matière de sports visent à mettre en valeur les potentialités locales. Il nous reste bien sûr des objectifs à atteindre d’ici la fin de notre mandature mais la politique sportive est bien enclenchée et tournée vers l’avenir (soutenir la pratique de toutes les disciplines sportives à l’école primaire et pour les deux sexes)
- Victoire de l’équipe féminine BAOBAB de handball au cours des championnats passés junior à Poto-Novo et senior à Lokossa en 2004).

III - Lutte contre la Pauvreté
1 – Nous avons intégré la stratégie de réduction de la pauvreté dans notre programme de développement en nous inspirant du DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) et en l’adaptant aux réalités de notre localité.
2 – Les difficultés sont énormes et se trouvent sur tous les plans étant donné que nous avons des ressources très limitées et l’Etat n’arrive pas à garantir le minimum qu’il faut aux communes au moment opportun.
3 – Nous pouvons le constater dans leur vécu quotidien et à travers leur satisfaction dans la réalisation de certaines infrastructures socio-communautaires.

IV - Développement local
1 - Les acteurs du développement ne relèvent pas exclusivement du conseil communal. Il y a le gouvernement, les organisations de la société civile, les partenaires locaux, nationaux et internationaux au développement, les citoyens et autres acteurs intervenant dans le développement.
2 – La promotion du développement local est organisée en associant tous les acteurs à travers une mobilisation générale. La participation des citoyens joue un grand rôle dans la promotion du développement local. Il y a aussi le fait que le développement local préoccupe les gens. Mais très peu de gens s’y consacrent. Il faut se demander qu’est ce que j’apporte à la commune et non qu’est ce que la Commune m’apporte.
3 – Les acteurs clés du développement sont :
v Le conseil communal à travers les décisions prises en conseil et le suivi de l’exécution
v Le gouvernement qui intervient dans tous les secteurs à travers les ministères sectoriels
v Nos partenaires d’Evere en Belgique qui interviennent dans la salubrité et l’assainissement de notre cadre de vie surtout dans le ramassage des ordures ménagères.
v La SVN qui nous donne des appuis conseils
v PRODECOM intervient en appui technique
v La société civile à travers leur participation quotidienne à toutes les questions qui touchent le développement (ONG, association, groupements de femmes).
4 – Les priorités ont été fixées et ceci secteur par secteur. Nous pouvons citer :
v Le renforcement des capacités d’équipements marchands et d’aménagement (collecteurs)
v L’amélioration des capacités sanitaires (prévention des maladies infectieuses, PV/VIH, infrastructures…)
v Le renforcement du système éducatif (construction d’infrastructures, renforcement des capacités des enseignants)
v Le renforcement de capacité de gestion du développement local
v L’amélioration de l’économie locale.

V – Dynamique foncière
1 – Compte tenu des raisons sociales, actuellement, chacun cherche à être chez lui. Cette tendance amène certains à s’installer même dans les zones non loties. Face à cette situation les autorités ont pris la décision de poursuivre le processus de lotissement compte tenu de l’étendue de la ville.

Ce sont les présumés propriétaires terriens qui détiennent le titre de propriété. L’intervention de la mairie permet de suivre les normes qui régissent les procédures de lotissement pour un bon aménagement et une meilleure viabilisation.
Schéma directeur de la ville.
Cette dynamique est caractérisée par :
v L’établissement de convention de vente
v L’enregistrement au registre des présumés propriétaires (états des lieux)
2 – L’intervention de la mairie permet une maintenir une confiance entre présumés propriétaires terriens afin d’éviter d’éventuel conflit.
Mécanismes de résolution des conflits
v Résolution à l’amiable par le maire et le bureau des sages et notables (intermédiation)
v Résolution par le tribunal de conciliation en cas de non compréhension des deux parties en conflit
v La procédure du tribunal de première instance
Cette façon de régler les conflits permet de voir clair en ce qui concerne la gestion des affaires domaniales.
3 – La poussée démographique amène les populations à étendre leur lieu d’habitation. Or, il n’existe pas pour le moment une politique de mise en réserve des terres cultivables. La Mairie achète de domaines aux propriétaires pour les mettre à disposition de jeunes. Il faut un plan cadastral de la Commune De façon durable, nous ne pouvons pas affirmer qu’il existe une organisation pour garantir l’exploitation des terres cultivables. Cela permet d’assurer une bonne gestion des terres.
4 – Les tarifs de cession de domaine varient d’un individu à l’autre et d’un quartier à l’autre. Par exemple à Agnivédji première tranche, le tarif varie de 900.000 F CFA à des millions. Tout dépend de la position de la parcelle par rapport à la voie bitumée et aux voies centrales.
VI – Mobilisation des ressources financières

La mobilisation des ressources financières est caractérisée par les ressources fiscales et celles non fiscales
1. Recette fiscale
Elle est mobilisée par la recette des impôts sur la base du rôle établi la Direction Départementale des Impôts
Déroulement des activités de recouvrement
v Direction Départementale des Impôts
- Recensement de la matière imposable
- Détermination de l’assiette
- Etablissement des rôles
- Mise à disposition du Receveur des Impôts des avis d’imposition
v Recette des Impôts
- Distribution des avis d’imposition
-Recouvrement des impôts (remise d’avis, commandement, recouvrement forcé)
- Versement à la recette perception
- Le problème important ici est la non maîtrise de l’assiette. (Vous prenez ce qu’on vous amène)
v Mairie
- Mise à disposition du Receveur des impôts et de la Direction Départementale des Impôts des moyens financiers
- Mise à disposition du Receveur des impôts d’agents d’appui et d’agent distributeurs d’avis d’imposition
2- Recette non fiscale
Elle est caractérisée par les recettes propres, les subventions, les fonds de concours, les dons et legs.
v Recettes propres
Recouvrées par le service des affaires financières de la mairie à travers les valeurs inactives commandées, réceptionnées par la commission, poinçonner à la recette départementale des finances, retirées par le régisseur des recettes à l’aide de bon de retrait et placées par ce dernier, cette mobilisation intervient dans plusieurs secteurs à savoir : Carrières de gravier, marchés, occupation de domaines publics, panneaux publicitaires, location des biens meubles et immeubles de la Mairie, Centre multimédia, mariage, exploitation de latrines, taxi-motos, divagation des bêtes, etc.
Les opérations de recouvrement sont organisées périodiquement, des émissions radio pour un changement de comportement de nos populations dans le sens de la participation au développement local.
Des partenariats existent entre la Mairie et des ONG dans le cadre du financement de certains projets (Fonds de concours).
La Commune de Lokossa a fait un jumelage avec la Commune d’Evere en Belgique pour le financement des activités de salubrité et d’assainissement urbain.
L’Etat envoie de manière irrégulière des subventions salariales. Les autres subventions de l’Etat sont rares.
En matière de don et legs, la mairie de Lokossa n’a enregistré que des matériels électriques d’une valeur de près de 4.500.000 FCFA cette année.

VII – Difficultés de gestion rencontrées
- Manque de moyens pour faire face au développement réel de notre cité.
- Mobilisation sociale et la participation communautaire. C’est l’appropriation de la décentralisation par les communautés qui déterminent les moyens.

VIII – Besoins en renforcement des capacités
- Formation des élus
- Formation des agents de la Mairie pour une adaptation à la nouvelle forme de l’administration et sur le plan technique
- Appuis technique et financier